Les craquements de doigts sous la loupe des scientifiques
En recourant à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), des scientifiques ont réussi à montrer pour la première fois que le son produit lorsqu'on se fait craquer les doigts provient de la formation d'une cavité à l'intérieur de l'articulation et non de l'explosion de bulles d'air.
Craquer les doigts sur commande
Pour tordre le cou à une idée reçue, ou mettre à jour une donnée scientifique datant de 1947, une équipe de chercheurs a analysé le phénomène du craquement de doigts au moyen de scanners IRM. Mais pour ce faire, ils avaient besoin d'un sujet capable de faire craquer ses doigts sur commande. Ils ont fait appel au chiropracteur Jerome Fryer, capable de faire craquer les articulations de tous ses doigts de façon répétée, dès lors que l'on observe un temps minimum de récupération entre chaque crac.
Pour être vraiment précis, c'est Jerome Fryer lui-même qui a présenté cette nouvelle théorie à l'auteur de cette étude, à savoir Greg Kawchuck de l'University canadienne de l'Alberta, suite à quoi ils ont décidé de mener cette étude conjointement. Le chiropracteur a ainsi joué les cobayes en insérant ses doigts, l'un après l'autre, dans un tube flexible connecté par un câble, ce dernier exerçait une traction afin de produire le son si caractéristique du craquement de chaque phalange. Pendant ce temps, l'IRM enregistrait une vidéo de chaque craquement. Il en ressort qu'à chaque fois que les surfaces articulaires se séparaient et que se produisaient les sons, une cavité (un vide) se formait au sein du liquide synovial, ce dernier faisant office de lubrifiant naturel pour que les articulations restent mobiles.
Pourquoi les articulations craquent-elles?
Les spéculations vont bon train à propos de ce phénomène de la vie quotidienne, certains scientifiques disent que c'est un signe de bonne santé articulaire alors que d'autres n'hésitent pas à dire qu'une pression trop appuyée en vue de se faire craquer les doigts peut provoquer des lésions. De précédentes études ont été menées, car ce sujet semble passionner tout le monde, elles ont presque toutes montré que cette habitude n'avait pas d'effets néfastes sur le long terme.
Le professeur Kawchuck et son équipe prévoient cependant de poursuivre leurs recherches pour explorer plus en détail ces différentes théories contradictoires, mais aussi pour comprendre un phénomène étonnant qu'ils ont remarqué pendant les IRM. En effet, ils ont observé sur les enregistrements IRM une sorte de flash blanc, un "signal brillant dans l'espace intra-articulaire" juste avant la survenue du craquement. De plus amples recherches seront nécessaires pour expliquer ce mystérieux phénomène. Cette étude est parue dans la revue PLOS One.