Les femmes souffrent davantage de la crise sanitaire
Le virus agit tout à la fois en révélateur et accélérateur de (mauvaises) tendances. En matière d'emploi, le premier confinement a vu 4.100 Bruxelloises quitter le marché de l'emploi alors que 5.345 nouveaux Bruxellois y sont rentrés. Ce qui signifie, selon le Conseil consultatif, que la crise a réduit le taux d'activité initial des femmes et augmenté celui des hommes.
Les inégalités de revenus se traduisent par ailleurs, mathématiquement, dans les allocations de chômage temporaire : jusqu'à 131,1 (écart maximal enregistré en octobre) en moins, en moyenne pour les femmes - un chiffre commun à tout le Royaume. En outre, les congés parentaux (en ce compris la formule 'corona') sont majoritairement pris par les mamans bruxelloises (71,5 %).
Des métiers essentiels mais dévalorisés
Le rapport relève en outre que les métiers essentiels sont exercés, «pour une part écrasante» par des femmes : près de 100 % pour les soins familiaux et complémentaires à domicile, plus de 80 % pour les centres de santé mentale, les pharmacies, les hôpitaux et toujours plus de 60 % pour les commerces (de détail ou grands magasins), le nettoyage? «Or, ils sont souvent dévalorisés, tant au niveau symbolique que salarial, les conditions de travail sont plus pénibles».
Le rapport observe aussi que les premières enquêtes monitorant la santé mentale des Belges durant la crise révèlent des disparités de genre. «La double journée est devenue triple, pour les femmes, avec la prise en charge pédagogique des enfants pendant le confinement», pointe la chercheuse Hassina Semah, experte genre et diversité, autrice du rapport. «On relève chez elles de plus fortes tendances dépressives que chez les hommes, des niveaux d'anxiété plus élevés, ainsi que des effets de fatigue mentale exacerbés».