Physio-psycho-morphologie : Votre apparence physique en dit long sur vous
La largeur de votre mâchoire, la forme de vos yeux, l'épaisseur de vos lèvres, l'apparence de votre peau, de vos ongles, votre stature sont autant de sources d'information pour la naturopathe Fatiha Ait-Saïd, qui utilise la physio-psycho-morphologie comme outil de bilan naturopathique.
«En tant que médecine traditionnelle préventive, la naturopathie a comme objectif premier de faire un bilan de santé lorsque la personne va bien, dans le but d'essayer d'éviter qu'un jour elle n'aille moins bien. J'aime résumer en disant que le médecin est le docteur de la maladie, alors que le naturopathe est le docteur de la santé. Et pour ce faire, nous utilisons des méthodes de bilan, qui vont nous éclairer sur vos forces et vos faiblesses physiques et mentales. Nous faisons en général trois bilans différents pour recouper nos observations. Nous utilisons entre autres aussi l'étude de l'iris de l'il, la réflexologie plantaire et le questionnaire approfondi.»
Héritée d'Hippocrate
Il y a 2.500 ans, Hippocrate utilisait déjà la méthode de morphologie pour typer les organismes. Il y avait alors seulement quatre morphotypes. Depuis lors, la naturopathie a évolué et présente, depuis 1935, sept tempéraments et trois constitutions homéopathiques (les carboniques, plutôt trapus, les phosphoriques, plutôt grands et minces et les fluoriques, de taille variable).
Chaque patient présente toutes les tendances mais avec des dominantes de l'une ou l'autre, nous explique Fatiha qui, lorsqu'elle nous tend la main, est déjà en train de nous analyser! «Si votre main est plutôt molle et humide, par exemple, on peut imaginer que vous êtes plutôt lymphatique. Le teint pâle et rond, viendrait éventuellement confirmer cette tendance.»
Des années d'observation
À côté des quatre années de cours théoriques, les élèves en naturopathie passent beaucoup de temps à analyser les personnes qu'elles croisent. «Observer, c'est la base et c'est comme cela que l'on apprend. Dans le métro, dans une salle d'attente, c'est très amusant et cela devient addictif!», explique la professeure.
La psycho-morphologie va utiliser la morphologie de la tête pour faire des hypothèses quant à la psychologie de la personne alors que la physio-morphologie s'intéresse au corps et va trouver des indices sur le fonctionnement de votre organisme.
En pratique
Fatiha me demande d'enlever une couche, pour me retrouver bras nus. Elle remarque en premier lieu que mon sternum est légèrement enfoncé en creux. Premier point à travailler: la respiration! Pour retrouver une plus grande capacité à s'oxygéner. La naturopathe met ensuite le doigt sur des cernes sous mes yeux, ce qui d'après elle est lié au foie. Ce dernier est donc peut-être un peu trop chargé. J'ai aussi des poches, ce qui est le signe selon elle que je fais trop la fête. Ou plus sérieusement, que mes reins sont un peu chargés.
Au niveau des ongles, elle croit déceler un problème intestinal ancien, de type constipation, car il y a une ligne plus foncée juste en dessous du blanc de l'ongle. La forme de mes yeux lui fait dire que je fais les choses vite, que je trie' rapidement les informations. Mon front est apparemment légèrement bombé, ce qui montrerait que j'ai une grande facilité au niveau de la mémoire. Mes lèvres sont assez fines par rapport à la puissance du corps, me dit-elle, c'est peut-être le reflet d'une relative faiblesse du système digestif.
L'observation durera pratiquement une heure. Impossible à résumer en cinq lignes! Au final, la naturopathe me conseille de chanter pour optimaliser ma respiration et aider la digestion (apparemment, cela stimule les muscles de la bouche, mais aussi du sternum, en passant par l'intestin, et jusqu'à l'anus!). Elle me conseille également de marcher en forêt souvent et de faire une cure à base de phytothérapie pour détoxifier le foie et les reins (ce que j'aurais dû faire plus tôt car quelques jours après ma visite, j'ai déclaré une infection rénale aiguë). Il faut compter deux bonnes heures pour faire un bilan physio-psycho-morphologique.
Lucie Hage