Un nouveau virus apparaît en Chine et est surveillé de près par les scientifiques
C’est une situation qui rappelle étrangement celle du début de l’année 2020, lorsque des chercheurs annonçaient la découverte d’un nouveau coronavirus en Chine. Mais pour l’instant, il n’y a pas de raison de s’inquiéter outre mesure.
C’est un rapport intitulé «A Zoonotic Henipavirus in Febrile Patients in China» publié dans la revue médicale «The New England Journal of Medicine» qui fait part de cette découverte. Un nouveau virus a récemment été détecté en Chine. Il s’agit d’une nouvelle zoonose, une maladie infectieuse qui se transmet de l’animal à l’homme.
Ce nouveau virus a été baptisé Langya. Il ne s’agit pas d’un coronavirus mais d’un henipavirus. Ses formes les plus connues sont le Nipahvirus et le Hendravirus. Le premier a un taux de létalité particulièrement élevé puisque selon l’OMS, les personnes infectées ont entre 40 et 75% de risque de mourir.
À l’heure actuelle, 35 cas de personnes infectées par ce nouveau virus ont été détectés dans deux provinces chinoises, celles de Shandong et Henan.
Les patients atteints de Langya ont développé de la fièvre (100% des patients), de la fatigue (54%), de la toux (50%), de la perte d’appétit (50%), des douleurs musculaires (46%), des nausées (38%), des maux de tête (35%) et des vomissements (35%). D’autres symptômes plus inquiétants ont également été observés chez certains patients, comme une diminution du nombre de globules blancs (54%), un faible nombre de plaquettes sanguines (35%), une insuffisance hépatique (35%) et une insuffisance rénale (8%).
À l’heure actuelle, aucun décès n’est à signaler. Selon les Centres de contrôle des maladies (CDC) de Taïwan, aucune transmission interhumaine n’a encore été signalée. Un test effectué sur 25 espèces d’animaux sauvages a permis d’identifier la musaraigne comme un réservoir possible du nouveau virus. Le virus a été trouvé dans 27% des musaraignes testées.
Le virologue flamand Marc Van Ranst a réagi à la découverte de ce nouveau virus. Il a d’abord tenu à rassurer en indiquant que les cas ne sont actuellement signalés qu’en Chine et personne n’est décédé. «Les patients présentent un syndrome pseudo-grippal avec une réduction des fonctions rénales et hépatiques», a-t-il expliqué à HLN.
Selon lui, de nouveaux virus sont découverts régulièrement. Et «on ne sait pas si celui-ci présente un risque sérieux. Cela reste à voir. Trente-cinq cas, ce n’est pas beaucoup. Et nous n’avons encore aucune idée des infections asymptomatiques.»
Le laboratoire de Van Ranst est déjà en train de développer un test PCR spécifique.