Une reine de beauté iranienne bloquée à l'aéroport de Manille par peur d'être tuée

Cela fait deux semaines qu'une reine de beauté iranienne est bloquée à l'aéroport de Manille, selon CNN. Elle a expliqué qu'elle serait tuée si elle était renvoyée chez elle et a demandé l'asile aux Philippines.
par
Pierre
Temps de lecture 3 min.

Bahareh Zare Bahari, une candidate au récent concours de Miss Intercontinental à Manille, a affirmé que Téhéran tentait de la faire taire à cause de ses récentes prises de position politique.

Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, l'office de l'immigration des Philippines a annoncé qu'Interpol avait lancé un mandat d'arrêt international d'arrestation à son encontre sans préciser le pays demandeur

Bahareh Zare Bahari a expliqué à CNN qu'un responsable de l'immigration lui avait dit que l'Iran en avait demandé fait la demande en 2018.

"Je vis ici depuis 2014 et je ne suis pas retourné en Iran. C'est ce que je leur ai expliqué.  Comment puis-je être impliquée dans une affaire criminelle en Iran alors que je vis ici?"

Une opposante au régime

D'après elle, elle serait la cible du gouvernement iranien pour avoir soutenu Reza Pahlavi, fils du Shah d'Iran renversé lors de la révolution du pays en 1979. Elle avait en effet arboré une photo de Pahlavi et du drapeau de l'ancienne monarchie iranienne comme accessoires lors d'une récente compétition.

Son activisme social serait également cause. Bahari a expliqué à CNN qu'elle était devenue enseignante parce qu'elle voulait que les filles apprennent "qu'elles ne sont pas des choses, ce ne sont pas des jouets, ce sont des êtres humains et elles ont les mêmes droits que les garçons".

Bahari a expliqué qu'elle avait déménagé aux Philippines il y a environ cinq ans pour étudier la dentisterie et qu'elle avait depuis lors un visa d'étudiant renouvelé chaque année. Son visa actuel était valide jusqu'en janvier 2020.

Bloquée par l'immigration

Photo Facebook

Mais elle s'est vue refuser l'entrée lorsqu'elle est revenue aux Philippines le 17 octobre dernier après un voyage au Moyen-Orient, après avoir demandé l'asile, d'après CNN.

Les autorités philippines chargées de l'immigration ont expliqué qu'elle était également accusée d'agression et de coups et blessures dans la ville philippine de Dagupan. "Un grand mensonge" créé de toutes pièces pour qu'elle retourne en Iran, selon elle. D'autant qu'il n'y avait aucune affaire en cours contre elle aux Philippines.

Elle a ensuite expliqué que les autorités de l'aéroport avaient tenté de la convaincre de prendre un vol pour retourner en Iran. Au lieu de cela, elle s'est assise sur le sol en disant qu'elle n'irait nulle part. D'après le Bureau de l'immigration, son amie se serait alors mise à crier et à pleurer.

"Les ressortissants étrangers doivent respecter nos lois lorsqu'ils se trouvent dans notre pays. Un comportement inapproprié et des propos désobligeants ont donné à notre agent une raison supplémentaire de bloquer l'entrée de Zare Bahari", a déclaré le commissaire à l'immigration, Jaime Morente.

Le bureau de l'immigration a également allégué que Bahari avait crié: "Jésus, tuez tous les Philippins!" Mais celle-ci a déclaré qu'elle hurlait parce qu'elle essayait d'attirer l'attention des gens, craignant d'être renvoyée en Iran. Elle pensait qu'invoquer le nom de Jésus attirerait leur attention dans ce pays qui compte de fervents catholiques.