Liam Neeson confie qu’il sent le poids des années: «Le public doit voir que mes genoux me font mal quand je me lève»

En juin, Liam Neeson prendra le Tram 7, comme on dit, mais pour l’acteur nord-irlandais, ce n’est pas une raison pour abandonner les films d’action. Au contraire, il vient d’en faire 6 d’affilée. Dont ‘Blacklight’, un thriller sur un ‘fixer’ qui découvre que le service gouvernemental auquel il a dédié sa vie n’est pas tout à fait net. Une conversation s’imposait.

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Les ‘fixers’ existent-ils vraiment? Ou s’agit-il d’une pure invention?

Liam Neeson: «Non, ils existent vraiment. J’en ai rencontré deux, dont un qui est toujours actif. J’ai travaillé avec lui à l’époque du premier ‘Taken’. Je me souviens lui avoir demandé ce qui était le plus difficile quand vous avez trois jours pour pénétrer dans un bâtiment et collecter des informations. Il m’a dit que le plus dur était d’en ressortir discrètement. Il faut en effet prévoir au moins autant de temps, et cela va à l’encontre de tous vos instincts de survie.»

‘Blacklight’ parle d’autorités douteuses. Doit-on vraiment s’inquiéter quand on sait que Nick May, qui a imaginé l’histoire originale, travaillait pour la Justice avant?

«Je viens aussi de l’apprendre. Eh bien, je pense que nous devrions tous nous faire du souci quand même. Le film parle de départements au sein du gouvernement qui peuvent faire leurs sombres petites affaires tranquillement et être impitoyables. Et ce n’est jamais noir ou blanc. C’est ce que je trouvais intéressant aussi dans mon personnage. A-t-il travaillé pendant 20 ans pour un salaud? A-t-il été du mauvais côté? Ou a-t-il quand même aidé la société? La réponse n’est pas univoque.»

Vous aurez bientôt 70 ans. Qu’est-ce qui vous pousse à continuer à travailler aussi dur?

«Il faut presser la vie comme un citron, je trouve. Je fais ce qu’il faut pour avoir une condition physique correcte, donc pourquoi ne pas continuer? Après ‘Blacklight’, j’ai tourné en Bulgarie le film ‘Memory’, un remake du thriller belge ‘La mémoire du tueur’, sur un tueur à gages qui perd la mémoire. Après, c’était direction Berlin pour ‘Retribution’, et ensuite le thriller noir ‘Marlowe’ pour Neil Jordan. Vous savez, c’est mieux que de travailler. Mieux que de creuser des fossés ou de trimer dans une mine. Je suis l’homme le plus heureux du monde.»

Pensez-vous qu’il y ait une limite d’âge pour les films d’action?

«Oui, et je l’ai dépassée il y a cinq ans environ. (rires) Écoutez, cela dépend de l’action. Mon cascadeur attitré Mark Vanselow et moi essayons toujours d’imaginer des scènes de combat qui paraissent vraies, qui ne donnent pas l’impression que mon personnage a toujours 25 ou même 40 ans. Le public doit voir que mes genoux me font mal quand j’essaie de me lever. Ils doivent voir mon âge réel.»

Combien de cascades faites-vous encore vous-même?

«Je fais une différence entre les cascades et les scènes de combat. Les combats, je les fais toujours moi-même. Pas pour m’exhiber, mais parce que j’aime ça. Je suis quelqu’un de très physique. Les scènes de combat, je les répète jusqu’à ce que je les aie complètement dans le corps et que ça ait l’air naturel. C’est pourquoi je ne me suis encore jamais blessé. Touchons du bois. Les cascades, c’est autre chose. Je les laisse par définition à Mark Vanselow. C’est un professionnel entraîné et il est payé pour ça. Je n’oserais pas faire ce qu’il fait. Je ne suis pas Tom Cruise. Je n’ai pas envie de m’envoler dans l’espace. Je suis de toute façon contre le fait que les acteurs fassent leurs propres cascades.»

Vous n’êtes pas beaucoup plus jeune que Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger, les grands héros d’action des années 1980. Les avez-vous rencontrés?

«Arnold non, mais il y a des années, je suis tombé sur Sylvester dans une salle de fitness à Toronto. Je me souviens avoir écarquillé les yeux en voyant le poids qu’il levait. Dans ma jeunesse, j’étais d’ailleurs un grand fan de ‘Rocky’. La boxe était ma grande passion à l’époque. Je l’ai même pratiquée à un niveau amateur pendant un temps.»

D’après Steven Seagal, vous ne savez pas comment donner des baffes. Vous en pensez quoi de ce genre de commentaires?

«Désolé Steven, tu ferais bien de maigrir un peu. Voilà ma réponse.»

‘Blacklight’ sort en salles le 9 mars.