Marina Foïs défend son nouveau film ‘La Fracture’ avec l’intelligence et l’humour
Avec son débit de parole en dents de scie et sa galerie de moues sarcastiques appuyant ses bons mots, Marina Foïs défend son nouveau long-métrage ‘La Fracture’ avec l’intelligence et l’humour qu’on lui connaît. Un film aussi dramatique que comique… à son image en somme!
‘La Fracture’ se déroule une nuit de manifestation de gilets jaunes. Quelle était votre position quand les manifestations ont commencé?
Le film déclare l’urgence de revaloriser le travail des soignants. Quel est votre rapport aux professions médicales?
«J’ai une sœur qui a fait de la médecine interne dans l’hôpital de Saint-Denis. Je l’ai vue faire ses études jeune, et travailler énormément. Évidemment j’adore qu’elle me raconte toutes ses histoires, et elle le dit souvent, l’hôpital est un endroit passionnant! Ce dont le personnel soignant se souvient le soir en rentrant chez soi, c’est pas d’avoir fait des piqûres Leur mission, c’est d’accueillir. Donc oui, c’est un milieu que je connais un peu. Et comme tout le monde, j’ai déjà dû me rendre à l’hôpital. L’hôpital public hein, le privé je connais pas!»
C’est très français cet hôpital entièrement public…
«Si on voyage un peu, on sait que très peu d’endroits au monde où la santé est gratuite pour tous. En France, même quand on n’a pas ses papiers, on peut se faire soigner, l’hôpital doit vous prendre en charge. Ce qui est très paradoxal, c’est qu’on n’en fait pas une fierté au même titre que les châteaux de la Loire. Pour ça, on a Stéphane Bern qui se charge de nous le rappeler. Donc oui, préservons le patrimoine français, et trouvons-nous un Stéphane Bern de la santé!»
Notre critique de «La Fracture» :
Que pensiez-vous des gilets jaunes quand les manifestations ont commencé? Le temps d’une nuit superbement chaotique, quatre perspectives vont se croiser, se froisser et s’entraider dans un hôpital parisien débordé: deux bourgeoises en pleine rupture (Marina Foïs et Valeria Bruni Tedeschi), un camionneur en rage (Pio Marmaï) et une infirmière épuisée (Aïssatou Diallo Sagna). Au-delà de la métaphore bien tapée d’une institution de santé mise sous pression, et réfléchissant nos lignes de tension démocratiques, c’est la mise en scène éblouissante de Catherine Corsini (‘La Belle Saison’) qui nous épate. Son magnifique bordel ne s’arrête jamais de monter, avec autant d’humour que de drame. On frôle la cacophonie, mais quand la colère nous est servie avec autant de maîtrise, on ne peut que se réjouir! 4/5