Metro vous dévoile (sans spoilers) ce que vaut No Time To Die, le nouveau James Bond

Il aura fallu six ans, une pandémie, et autant de blagues sur le temps passé à attendre de mourir, mais ça y est: ‘No Time To Die’ débarque enfin au cinéma. Ultime film de Daniel Craig sous les traits de James Bond, Metro vous dévoile (sans spoilers) ce que vaut ce 25ème opus de la saga.

par
Elli Mastorou
Temps de lecture 3 min.

Quelques gouttes d’eau salée, projetées par la mer, s’écrasent sur les rochers à ses pieds. Le ciel est d’un bleu presque aussi perçant que ses yeux, qui fixent avec attention le spectacle devant lui. Non, ce n’est pas un ennemi s’apprêtant à tirer, mais Madeleine, sa bien-aimée, qui émerge d’entre les vagues. Plus tard, ils feront l’amour dans leur chambre d’hôtel, tandis qu’en bas, dans les ruelles de ce petit village d’Italie, les habitants allumeront des feux – une tradition pour dire adieu aux secrets du passé. Loin des obligations de son matricule 007, James Bond profite des plaisirs de la retraite. Mais le repos sera bref, car les secrets du passé – y compris ceux de Madeleine – reviendront bientôt le hanter. Amis de toujours, anciens ennemis, et nouveaux défis aux quatre coins du globe: le temps d’enfiler un costume, d’avaler un Martini… et c’est reparti.

Il dit au revoir à Daniel Craig avec panache, action… et émotion

Sans trop dévoiler les (petites et grosses) surprises de l’intrigue, on peut affirmer que ce 25ème épisode de la saga Bond réussit son objectif principal: dire au revoir à Daniel Craig avec panache, action… et émotion. C’est tout de même la fin d’une époque, entamée avec le désormais culte ‘Casino Royale’. S’en est suivie la douche froide ‘Quantum of Solace’, l’apothéose ‘Skyfall’, et enfin la réception tiède de ‘Spectre’ – il y a déjà six ans, merci la pandémie. C’est donc peu de dire que les attentes étaient hautes pour ce nouvel opus, signé Cary Joji Fukunaga (‘True Detective’). Et dans sa première moitié, le film déploie tout l’arsenal ‘bondien’ pour nous en mettre plein la vue efficacement: des paysages enneigés de Norvège aux rythmes latino de Cuba (avec une superbe Ana de Armas en agente de la CIA!), en passant par l’aventure italienne, les scènes d’action internationales et les cascades musclées s’enchaînent. Malgré ses réticences initiales, Bond retrouve les visages familiers de M (Ralph Fiennes), Moneypenny (Naomie Harris) et le spécialiste des gadgets Q (Ben Wishaw) avec une joie non dissimulée. Sans oublier le délicieusement cruel Blofeld (Christoph Waltz) dans un souci de continuité avec les intrigues du passé, qui fait une apparition remarquée.

Davantage tourné vers l’émotion que l’action

Cependant, ce nouvel opus est beaucoup moins impressionnant visuellement que les précédents, car il est davantage tourné vers l’émotion que l’action. Si Rami Malek offre une performance discrète mais convaincante en nouvel ennemi, Bond devra davantage lutter avec ses démons intérieurs qu’avec lui. Sa confiance en sa bien-aimée Madeleine (Léa Seydoux), qui a elle aussi sa part de mystère, sera d’ailleurs au centre de cette mise à l’épreuve. C’est plutôt avec sa successeuse que la tension est vraiment réussie: le nouveau matricule 007 s’appelle Nomi (Lashana Lynch) et son flegme androgyne apporte une fraîcheur étonnante à l’aventure. Hélas, dans la seconde moitié du film, tous ces éléments s’étiolent rapidement, et le scénario (presque trop) épuré semble pressé de conclure le destin de son héros. Daniel Craig a tout donné, mais le feu d’artifice termine un peu en pétard mouillé. Forcément, avec une durée totale de 2h40 (vous êtes prévenus!), l’essoufflement était difficile à éviter… Reste plus qu’à revoir ‘Casino Royale’ pour se consoler.

NOTE: 3/5

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