Michael Bay, action explosive et «Ambulance», Jake Gyllenhaal raconte son expérience
Jake Gyllenhaal revient sur son tournage avec Michael Bay pour le film «Ambulance».
Je ne veux surtout pas paraître condescendant, mais Michael Bay n’est pas connu pour ses drames intenses. Qu’est-ce que ses films vous apportent en tant qu’acteur?
«Certains films oui, d’autres moins. Ses films me fascinent depuis ‘The Rock’, et je ne peux pas bien expliquer pourquoi. Mais c’est sûrement lié au fait que dans ce film il a fait appel à de très bons acteurs comme Nicolas Cage, Sean Connery et Ed Harris. Il accorde en effet beaucoup d’importance à la performance des acteurs. On ne lui en fait pas assez crédit, je trouve. Il aime vraiment les acteurs. Lorsqu’il m’a demandé si j’avais envie de jouer dans ‘Ambulance’, je n’ai pas eu besoin d’y réfléchir à deux fois.»
«Intense. (rires) Il investit énormément d’énergie dans ce qu’il fait. Oui, il crie beaucoup et facilement, mais jamais sur ses acteurs. Il trouve important, en fait, de créer un tsunami d’énergie et cette énergie se propage à ses films.»
«Absolument. Je me sentais vraiment comme un gosse sur le tournage. Je pouvais me pencher d’une ambulance et tirer sur des hélicoptères! (rires) C’est vraiment jouer, comme des gamins. C’est ce que je trouve si chouette aussi dans ‘Ambulance’, ce côté joueur. Nous ne nous prenons pas très au sérieux. Et c’est déjà le bon état d’esprit quand vous jouez dans un film, même un drame sérieux. Cela donne les meilleurs résultats.»
«Ce qui m’intéresse le plus, c’est quand même le cinéaste. J’adore jouer. Cela m’amuse énormément. Et cela peut vraiment produire de l’empathie aussi, si vous le voulez. Mais je me mets d’abord au service de l’univers du réalisateur. Pour ‘Ambulance’ aussi. Il s’agit de créer quelque chose ensemble.»
«Non, c’est exagéré. Ecoutez, j’ai grandi dans le monde du cinéma. Je m’y sens chez moi. Je sais comment fonctionne une caméra. Mais je sais aussi que chacun a son job sur le plateau. Ce n’est pas mon job de filmer, comme je ne demanderais jamais à un caméraman de jouer la comédie. Il y a juste une scène dans le film où nous roulons dans les rues de Los Angeles et la caméra est braquée sur Yahya [Abdul-Mateen II, son partenaire à l’écran, rn]. Et Michael Bay ne pouvait pas s’asseoir devant avec nous pour filmer ça. Je l’ai donc filmé moi. Ce n’était pas plus que ça.»
Avec certains réalisateurs, le nom suffit pour savoir quel film on va (a)voir. Depuis ‘Bad Boys’, son premier film en 1995, l’ex-réalisateur de clips vidéo et publicités Michael Bay a créé un style qui lui est tout à fait propre et qui plaît beaucoup, commercialement parlant. Plus de 25 ans après, il s’y tient encore obstinément, ce qui veut dire que ‘Ambulance’ vous bombarde d’explosions, de fusillades, de poursuites et autres scènes spectaculaires. Et que ça n’a toujours ni queue ni tête. Bay se fiche de qui exactement tire ou court, d’où ça vient et vers où ça va – pas question donc d’un quelconque suspense – pour autant que les images soient cool. Dans cette histoire de braquage raté, qui se transforme en prise d’otages mobile, le réalisateur a en outre découvert les drones, de quoi balancer les plans les plus improbables. ‘Ambulance’ en met plein la vue et ce bling-bling stupide émane d’un homme avec un tel ego que ses personnages font explicitement référence – non pas une fois, mais deux – à sa propre filmographie. Faut le faire. (rn)