Ralph Fiennes à l’affiche de ‘The King’s Man: Première Mission’: «Mon entraînement a été bien plus intensif que pour James Bond»

Après Colin Firth, c’est au tour de Ralph Fiennes («James Bond», «Harry Potter») de rejoindre le gang de gentlemen-espions de «King’s Man». Rencontre!

par
Stanislas Ide
Temps de lecture 5 min.

Après Colin Firth, c’est au tour de Ralph Fiennes («James Bond», «Harry Potter») de rejoindre le gang de gentlemen-espions de «King’s Man». Située il y a un siècle, cette suite nous contant les origines du service secret surfe toujours sur un humour mordant, mais avec une touche dramatique en plus. Le premier intéressé nous en dit plus…

Dans James Bond, vous êtes un espion de bureau, et vous voilà sur le terrain. L’entraînement s’est bien passé?

Ralph Fiennes: «Comme vous l’avez vu dans le film, j’ai droit à beaucoup plus d’action que dans les Bond. Mon entraînement est donc bien plus intensif, surtout pour les scènes de combat. L’équipe de cascadeurs que Matthew (Vaughn, le réalisateur, NdlR) a réunie était très sympa, mais aussi très exigeante. Ils inventaient des chorégraphies très élaborées pour arriver au résultat, et mon boulot a surtout consisté à les apprendre. Que ce soit avec une épée dans la main, en grimpant sur un mur, ou n’importe quelle autre situation farfelue que je devais pouvoir gérer. Pendant mes études de théâtre, j’adorais déjà cette partie du boulot, où l’on apprend à faire ce qu’on ne ferait nulle part ailleurs. Et ici, le petit garçon en moi a eu l’impression de jouer dans un film des années ’30 ou ’40 avec Errol Flynn.»

Le ton est plus dramatique que dans les deux premiers films. Comment doser la quantité d’humour que vous apportiez dans vos scènes?

«On a tous compris en lisant le scénario que Matthew combinerait deux tons très distincts. D’une part, l’action hyperréaliste qui génère de la comédie. Mais aussi un drame familial qui relie mon personnage avec ceux de Gemma Arterton et Harris Dickinson. Selon la scène qu’on tournait, on se mettait dans la bonne énergie. Il fallait passer de l’une à l’autre, en faisant confiance à Matthew pour qu’il nous guide dans la bonne direction. Qu’on soit en pleine discussion entre père et fils, ou en train de combattre Rasputin avec du fromage (rires)!»

La notion de pacifisme est aussi plus présente…

«C’est un thème fort, vous avez raison. Le film se déroule autour de la première guerre mondiale, et beaucoup de monde est sorti de cette guerre en affirmant son pacifisme. Enfin, pas tout le monde malheureusement. Dans notre histoire, je joue un pacifiste qui a perdu quelqu’un de très proche. Avec des circonstances très particulières qui vont le pousser à ramasser les armes pour protéger ce en quoi il croit. Ce n’est ni tout noir, ni tout blanc. D’une façon, ça me fait penser au film ’Les Sept Samouraïs’ d’Akira Kurosawa car on a un village de non-combattants qui s’unissent, et se défendent et engagent des soldats professionnels. C’est une belle démonstration que, dans un réflexe très humain, on est parfois réduits à la violence qu’on cherche à éviter. Ce n’est pas un raisonnement, c’est un instinct.»

Vous avez réalisé votre dernier film à Paris. Votre francophilie vous ramènera-t-elle de notre côté de la Manche?

«J’aimerais beaucoup approfondir ma connaissance du cinéma français et de son industrie. J’admire Juliette Binoche depuis que nous avons joué ensemble dans ’Le Patient anglais’. Je prêche sûrement un convaincu mais la culture cinématographique française est d’une richesse étourdissante. Elle nous a offert tant d’acteurs mémorables, et une multitude de perspectives sur la vie et nos comportements humains. Et que dire du respect pour la voix des auteurs, cette idée centrale qu’un film émane d’un auteur avec une vision et une approche qui lui est propre. Le Royaume-Uni est plus accroché au système hollywoodien, et ça peut provoquer un peu plus de doute quant au respect du contrôle par l’auteur. Réaliser ’Nureev’ avec des comédiens français comme Adèle Exarchopoulos, Raphaël Personnaz ou Olivier Rabourdin m’a tout simplement ravi. Je n’ai trempé qu’un orteil dans l’eau mais j’adorerais y revenir. Pour être honnête, j’aimerais bien être moi-même dirigé dans un film français. Mon français est limité, mais je pourrais jouer un Anglais radotant dans son coin, non?»

Notre critique de The King’s Man (Kingsman: Première mission)

Depuis le joyeux film d’action «Kingsman: Services Secrets» et la pâle suite «Kingsman: Le Cercle d’or» la société secrète d’agents secrets n’a plus beaucoup de secrets. Mais en cherchant une histoire, le réalisateur Matthew Vaughn est tombé sur une question prometteuse: comment l’organisation a-t-elle vu le jour, en fait? Et presto, voilà «The King’s Man» tellement rétro dans sa technologie mais pas moins divertissant pour autant. Après une introduction tragique, retour au début des années 1910, où un fripon écossais projette de miner l’ordre établi. Au conte Orlando Oxford (Ralph Fiennes) de l’en empêcher. «Kingsman» associe action maîtrisée, gags burlesques, rebondissements vraiment choquants et interprétations délicieusement excessives (mention spéciale pour Rhys Ifans en Raspoutine). Une remarque tout de même: Vaughn met très facilement tous les révolutionnaires historiques dans le même sac. À ne pas prendre au sérieux donc. 3/5