«Retour à Séoul» de David Chou: une difficile quête identitaire
Le réalisateur Davy Chou sait ce que cela signifie de vivre entre deux cultures. Ses parents viennent du Cambodge, lui a grandi à Paris. Les tensions que cela engendre, nous les retrouvons aussi chez Freddie, le personnage principal du nouveau film de Chou ‘Retour à Séoul’. Elle part en Corée du Sud et espère retrouver ses parents biologiques.
Comment est né ‘Retour à Séoul’?
Davy Chou: «Une de mes amies proches a été adoptée dans son enfance, et elle est allée un jour en Corée pour trouver ses parents. Elle a rencontré son père biologique, cela ne s’est pas bien passé du tout et elle a décidé de ne plus jamais y retourner. Mais quand elle a appris quelques années plus tard que j’allais visiter le pays, elle m’a quand même proposé de m’accompagner. Elle est aussi contradictoire et capricieuse que Freddie dans le film. Nous avons alors rencontré sa famille du côté paternel, et cette expérience était plus ou mois comme dans le film. Un mélange de tristesse, d’amertume et de mauvaise communication.»
Freddie est une jeune femme très sûre d’elle. Est-ce dû à son éducation française?
«C’est une bonne question. La confiance en elle, pour ne pas dire l’arrogance, qu’elle montre au début, est certainement une manière de gérer son côté français. Elle est remplie de colère et ne veut pas qu’on lui colle une identité. Freddie est quelqu’un qui change constamment de personnalité, et ces gens-là m’intriguent. Cela vient de quelque part, et c’est souvent du fait qu’ils ne savent pas qui ils sont vraiment.»
Est-ce que je me trompe si je décris ‘Retour à Séoul’ comme une histoire d’obsession?
«Non, il y a certainement ça aussi. Freddie a une personnalité addictive. Si elle ne peut obtenir quelque chose, elle le veut absolument. Elle veut absolument des réponses, à des questions aussi qui n’ont pas de réponse justement. Dans ce film, cela devient une quête de sa propre identité.»
RETOUR À SÉOUL
Qui suis-je? C’est la question que se pose Freddie depuis toujours. Adoptée dans son enfance, elle est prise entre son éducation française et ses origines coréennes. C’est la première fois qu’elle se rend à Séoul, où elle espère retrouver ses parents biologiques qu’elle n’a jamais connus. ‘Retour à Séoul’ est une histoire intrigante de heurts, entre cultures, personnalités, attentes et émotions. Park Ji-min est excellente dans le rôle principal, mais le réalisateur Davy Chou a du mal à trouver le bon tempo.
3/5
‘Retour à Séoul’ est sorti en salles.
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