«The Stranger», le thriller choc qui montre le côté humain d’un monstre
Pourquoi préfériez-vous éviter le crime réel?
Thomas M. Wright: «Parce qu’il m’était impossible d’y réfléchir. La seule manière dont je pouvais raconter cette histoire, c’était de dire qu’il y a, derrière, quelque chose d’impossible à formuler. Le film ne peut le faire, je ne le peux pas, et selon moi, le public ne le pourrait pas non plus. Il s’agit d’une forme de violence que nous ne pouvons concevoir.»
Est-ce aussi la raison pour laquelle vous avez changé le nom de la victime?
«Exactement. Et la raison pour laquelle vous ne voyez jamais la violence. La seule fois où la violence est abordée, c’est dans la discussion où il est dit qu’il est temps de passer à l’action. Je ne dis jamais ce qu’il s’est passé exactement, mais j’espère que le spectateur comprend tout de même ce qu’il s’est passé.»
Le rôle le plus difficile était certainement celui confié à Sean Harris, qui est brillant comme toujours. Que pouvez-vous dire de votre collaboration?
«Je ne pense pas que Sean se soit déjà plongé de la sorte dans un personnage. Il en était vraiment marqué. Mais cela vaut aussi pour Joel Edgerton et les autres acteurs principaux. Et pour être honnête, pour moi aussi. Ce n’est que lors de la présentation à Cannes que nous avons réussi à nous en détacher.»
Pourquoi cette expérience a-t-elle été si difficile pour vous?
«Je me suis plongé dans cette histoire dix heures par jour, pendant six mois, avant de coucher la moindre ligne sur papier. J’ai parlé à toutes sortes de gens qui s’occupent de ce genre de dossiers et de criminels. Après cette période de recherche, j’ai écrit la première version du scénario en six jours. Et puis, je me suis retrouvé à l’hôpital avec une pneumonie. C’était comme si tout cela était devenu trop pour mon corps. Le sujet est très lourd, en effet. ‘The Stranger’ est un film extrêmement personnel pour moi. Je suis très content que le public puisse enfin le voir.»
THE STRANGER
Lors d’un trajet en bus, Mark et Henry font connaissance. De leur conversation naît une amitié, dont Henry surtout a besoin. Et puis l’histoire prend une tournure inquiétante. Pardonnez-moi si j’en reste là, mais moins vous en savez sur le thriller et drame australien ‘The Stranger’ (basé sur une histoire vraie), plus il vous prendra à la gorge. Finalement, il s’agit d’un simple et âpre dilemme: comment réagir quand on commence à voir le côté humain chez celui qu’on a toujours pris pour un monstre? Excellents acteurs, ambiance très prenante.
‘The Stranger’ sort en salles ce mercredi.
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