‘Titanic’ fête ses 25 ans et ressort (encore) en salles: retour avec James Cameron sur une aventure ‘titanesque’
Le naufrage du Titanic date de 1912, il y a plus d’un siècle. Pourquoi suscite-t-il toujours autant d’intérêt?
‘Titanic’ figure toujours à la troisième place des plus grands succès de tous les temps. Le film a-t-il eu un impact sur l’industrie du cinéma?
«Avant ‘Titanic’, tout le monde disait qu’un film long était une mauvaise idée: personne n’irait le voir et cela impliquerait moins de séances par jour. Nous avons brisé ce mythe. Tout dépend du film. Vous pouvez vous ennuyer avec un film qui dure une heure trente, et un film de trois heures peut passer très vite. Ce qui compte, c’est de continuer à captiver le spectateur. Nous avons appliqué ça aussi à ‘Avatar’. Le premier durait deux heures et 45 minutes, mais les gens disaient qu’ils en auraient voulu encore plus. Nous avons donc fait un ‘Avatar: la voie de l’eau’ de trois heures et 12 minutes. Et il marche pas mal, même si c’est moi qui le dis.»
Est-ce vrai que DiCaprio trouvait le scénario de ‘Titanic’ ennuyeux au départ?
«Non, il trouvait que le personnage de Jack manquait d’épaisseur. À ce moment-là, il venait de faire ‘Romeo + Juliet’, il avait joué un ado avec un trouble du développement dans ‘Gilbert Grape’ et un toxicomane dans ‘The Basketball Diaries’. Il cherchait un personnage avec un problème, une certaine rage. Jack dans ‘Titanic’ n’est pas comme ça. J’ai donc dû le convaincre que ce rôle était justement plus difficile, car Jack est bien plus mûr et adulte que Rose sur le plan émotionnel. Il est celui qui alimente l’histoire d’amour et qui permet à Rose de grandir. Ce n’est que lorsqu’il a compris que le rôle était vraiment un défi que Leonardo a accepté.»
Changeriez-vous quelque chose si vous pouviez faire le film aujourd’hui?
À propos des thèmes justement, pensez-vous qu’ils passent tout aussi bien 25 ans plus tard?
«Oh oui. Prenez le fossé entre les riches et les pauvres. Lorsque le Titanic a coulé, la moitié des hommes en première classe se sont noyés et presque toutes les femmes et tous les enfants en ont réchappé. En troisième classe, presque tous les hommes ont péri ainsi que la moitié à peu près des femmes et des enfants. Cela se passe comme ça avec une crise. Aujourd’hui, une nouvelle catastrophe nous attend: le changement climatique. On le voit arriver depuis des années, tout comme cet iceberg, et pourtant on n’arrive pas à virer de bord. Et devinez qui en souffrira le plus? Les pays pauvres, pas les riches qui ont causé la crise. Ce thème est plus pertinent que jamais.»