Traumatisme, humour et «Apples»: trois questions au réalisateur Christos Nikou
Metro a rencontré le réalisateur de
«En gros, il s’agit de la façon dont notre mémoire est affectée par le fait que nous ayons tellement recours à la technologie et aux réseaux sociaux. Nous ne vivons plus vraiment la vie et nous n’exerçons plus notre mémoire. Le problème n’est pas tant que nous ne retenons plus les noms ou les événements, mais que nous oublions aussi les émotions. C’est le plus important, je trouve.»
«J’adore ‘Friends’. Et les vidéos stupides que je trouve sur YouTube. Elles m’inspirent énormément. J’aime beaucoup rire. Mais je ne voulais pas de vraies blagues dans mon film. Juste des petits moments de sourire, à la Jacques Tati ou Buster Keaton, qui dépendent plus du langage corporel que des mots. Je trouve cela plus beau et plus universel.»
Aris, un quinquagénaire, est touché par une étrange épidémie qui ôte la mémoire aux gens. Ou fait-il semblant et s’agit-il d’autre chose (de plus douloureux)? C’est la grande question dans ‘Apples’, un énième exemple de la fascinante école de tragicomédies un peu absurdes qui font la renommée du cinéma grec aujourd’hui – et le réalisateur Christos Nikou a débuté sa carrière sur un tournage de Yorgos Lanthimos (‘Dogtooth’, ‘The Favourite’). Aris s’inscrit à un programme gouvernemental pour acquérir de nouveaux souvenirs grâce à une série de missions à accomplir. Cela donne une multitude de situations surréalistes à l’humour pince-sans-rire, mais on sent une profonde tristesse entre les lignes. Un premier film mémorable. (rn) 4/5