Treize ans après le premier volet, ‘Avatar 2’ sort en salles: cette suite va-t-elle remplir les cinémas?
Treize ans après la sortie du premier ‘Avatar’, James Cameron est enfin prêt à nous dévoiler sa suite et ses nombreuses surprises. De nouveaux personnages, un décor aquatique renversant et même quelques clins d’œil à ‘Titanic’ suffiront-ils pour remplir les salles de cinéma dans un contexte post-pandémique? Cameron y croit!
Bonjour James Cameron! Comment donner une suite au film le plus rentable de tous les temps? Obligé de voir plus grand?
James Cameron: «Bien sûr! Enfin, il ne s’agit pas tant de servir un film plus ‘grand’ que d’oser étendre les idées pour créer de nouvelles images. On ouvre radicalement le monde de Pandora en déplaçant l’histoire vers de nouveaux décors, avec de nouveaux personnages. Mais bien entendu, l’idée était de vous surprendre. On veut toujours faire mieux qu’avant, c’est naturel. Personne n’aime s’asseoir sur sa chaise et contempler ses lauriers.»
Vous seriez étonné…
[Affiche un grand sourire] «Eh bien je ne suis pas l’un d’eux! Et mes collaborateurs non plus, les acteurs comme les animateurs. La façon dont le premier film a été reçu nous a donné l’émulation créative nécessaire pour fabriquer celui-ci.»
Les humains sont de retour pour coloniser Pandora. En quoi l’histoire évolue-t-elle?
«Le thème central du film, c’est la famille. Après la rencontre amoureuse de Neytiri et Sully dans le premier, on va s’intéresser à la paternité et voir Sully lutter pour s’entendre avec son fils Lo’ak. Quand j’étais adolescent, mon père ne me comprenait pas du tout. C’était un mec bien pourtant, du genre solide et carré, veillant à toujours pourvoir aux besoins de sa famille. J’ai énormément de respect pour lui aujourd’hui, mais ce n’était vraiment pas le cas à l’époque.»
Mais le père apprend autant de son fils adolescent que l’inverse…
«J’ai vu mes propres enfants traverser cette étape d’incompréhension générale, quand on se demande qui on est et qu’on pense que personne ne nous écoute. C’est un sentiment universel et les adolescents d’aujourd’hui ne sont pas gâtés. Les études le montrent, leur anxiété atteint des niveaux sans précédent, le taux de suicide aussi. Mon espoir fou est que ces ados aillent voir ‘Avatar 2’ et qu’ils se disent que même dans 200 ans, sur une planète à des années-lumière de la nôtre, des adolescents traverseront le même bordel émotionnel qu’eux!»
Comment se sont passées vos retrouvailles avec Kate Winslet, 25ans après ‘Titanic’?
«Une vraie joie! Plus que sur ‘Titanic’ en tout cas. Comme tout le monde le sait, le tournage de ‘Titanic’ a été dur pour elle comme pour moi. Mais saviez-vous qu’elle n’avait jamais tourné deux fois avec un même réalisateur avant ‘Avatar 2’? Ça ne pouvait donc pas être si terrible (rires)!»
Vous avez tourné le troisième film en même temps que celui-ci. Quid des volets 4 et 5?
«Les scénarios sont bouclés depuis cinq ans, mais tout a commencé avec mille pages de notes en tout genre. Je me disais que notre concept devait au moins égaler la grandeur d’une œuvre comme ‘Les Seigneur des Anneaux’. Pour cela, il fallait que le socle narratif soit en béton. Peter Jackson avait les livres de Tolkien et nous pas, il fallait bien inventer quelque chose. Tolkien a écrit sa trilogie en 12 ans, et nous avons écrit notre saga en quatre ans. Je crois qu’on s’en sort pas trop mal (rires).»
L’économie du cinéma a totalement changé depuis la sortie du premier film à cause de la pandémie. Avez-vous douté?
«Certainement, j’ai été envahi de doutes! Au pic de la pandémie, il y avait de quoi flipper. Les chaînes de cinéma faisaient faillite comme des dominos quand même! On en parlait entre nous vous savez, que ce soit avec Guillermo Del Toro, Steven Spielberg ou d’autres. On se disait que c’était peut-être l’heure de tirer notre révérence.»
Vous gardez l’espoir?
«Oh oui! Je crois au cinéma et on reçoit de très bons retours pour ‘Avatar 2’. Il marche visuellement et émotionnellement nous rapporte-t-on. Mais est-ce suffisant? On verra dans quelques jours…»
James Cameron n’est pas un cinéaste comme les autres. Fort du succès économique et des progrès technologiques engendrés par des films comme ‘Terminator’, ‘Titanic’ ou ‘Avatar’, chacun de ses projets semble accompagné d’une charge prophétique, comme s’il donnait le la à ses compères pour les années à venir. Sa mission du jour? Convaincre les foules de retourner au cinéma en prouvant par A + B que l’expérience du grand écran reste inégalable. Eh bien James, mission accomplie! Ces retrouvailles avec la planète Pandora nous en mettent plein les yeux, et même plein le cœur. L’histoire est pourtant très classique, et met du temps à démarrer pour mieux explorer la beauté des décors aquatiques du film. Quitte à blaser les plus cyniques d’entre nous avec un premier degré naïf et écolo, voire enfantin. Mais l’expérience visuelle est folle, sans trop répéter celle du premier film. Et quand l’histoire s’emballe enfin dans la troisième heure, le spectacle devient épique, jouissif et même touchant! Comme quoi une suite peut offrir une expérience inédite.
4/5
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