As Dusk Falls sort demain et on l'a déjà fini : voici notre test

Véritable curiosité, le jeu As Dusk Falls sort ce 19 juillet. Vaut-il le coup? On l’a déjà terminé et on vous dit tout dans notre test!

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 5 min.

Période généralement creuse dans les sorties de jeux vidéo, l’été semble être une saison propice aux jeux narratifs. Après l’excellent (et un peu flippant) The Quarry, c’est au tour d’As Dusk Falls de tenter de faire voyager les joueurs à travers une aventure narrative. Pari réussi?

Disponible sur Xbox et sur Steam au prix de 29,99 € et inclus dans le Xbox Game Pass, As Dusk Falls est le premier jeu des Anglais d’INTERIOR/NIGHT, un studio indépendant fondé par une ancienne de Quantic Dream qui a travaillé sur des pépites comme Heavy Rain et Beyond: Two Souls. Le jeu est présenté comme un «drame interactif». Entendez par là qu’il s’agit d’une aventure narrative, proche d’un film interactif et au gameplay très rudimentaire.

Des choix, des conséquences

Dans sa jouabilité, As Dusk Falls est un mélange entre des actions rapides (les fameux QTE où il faut appuyer le plus rapidement possible sur la touche qui s’affiche à l’écran pour que le personnage réussisse l’action en cours), un peu de «point & click» et surtout, des décisions à prendre et des choix à effectuer lors de dialogues. Ce dernier point est la principale force d’As Dusk Falls. Chaque choix a un impact réel et concret sur l’aventure vécue par le joueur.

Voici deux exemples concrets de choix rencontrés au tout début de l’aventure. Vous entrez par effraction dans une maison et vous vous retrouvez face à un chien. Que faites-vous? Vous lui parlez, vous lui lancez un bâton ou vous le contournez? Autre exemple: votre femme se plaint de sa nuque et vous demande un petit massage. À ce moment votre père débarque et insiste pour faire une balade afin de vous parler? Que choisissiez-vous? Une chose est sûre cela aura un impact sur le reste de l’aventure!

As Dusk Falls fait partie de ces jeux qui donnent au joueur l’impression de vivre une aventure cohérente et identique à celle des autres. C’est seulement en discutant avec d’autres joueurs qui ont aussi terminé le jeu qu’on se rend compte à quel point ils ont pu vivre des choses différentes et uniques. À ce niveau, As Dusk Falls fait penser à Detroit Become Human et son nombre incroyable d’embranchements et de fins possibles.

Jouez avec votre smartphone

On l’a vu, le gameplay est très basique. Cela a un avantage: le jeu est accessible au plus grand nombre, y compris à celles et ceux qui ne sont pas vraiment familiers avec les jeux vidéo. Pour cela, les développeurs ont même développé une application mobile «As Dusk Falls Companion App». Disponible gratuitement sur Android et iOS, elle permet de jouer au jeu avec l’écran de son smartphone plutôt qu’avec une manette. Pratique, surtout quand on sait que le jeu est jouable à plusieurs en local. Jusqu’à huit joueurs peuvent ainsi se retrouver derrière l’écran, avec un smartphone ou une manette, pour participer aux choix à effectuer afin de vivre l’aventure ensemble.

Un scénario prenant

L’autre point fort d’As Dusk Falls, c’est son écriture et son scénario. Durant l’aventure, on suit la vie de deux familles en 1998. D’un côté, il y a Vince, son père, sa femme Michelle, leur fille Zoé. Alors qu’ils sont en route pour déménager, ils sont victimes d’un accident et doivent s’arrêter dans un motel perdu en Arizona. Au même moment, trois frères de la région décident de cambrioler la maison du shérif du coin. Mais le vol tourne mal et ils se replient dans le motel, en prenant tout le monde en otage. Pour le reste, ce sont vos choix et vos décisions qui construiront l’aventure tout au long des six chapitres et sur une période de près de 30 ans! Comptez environ une heure par chapitre et donc 6/7 heures pour boucler l’aventure une première fois. Mais la rejouabilité est au rendez-vous puisqu’en faisant des choix différents, vous obtiendrez une tout autre histoire.

Un jeu en mode «roman-photo»

Sur le papier, tout cela semble convaincant. Et c’est vrai qu’As Dusk Falls est plutôt sympa. On s’attache rapidement aux personnages et le scénario est rythmé et emballant. Mais il y a un dernier point que nous n’avons pas encore abordé. C’est la direction artistique qui est, disons-le, plutôt déstabilisante. Au premier regard, As Dusk Falls ressemble un peu à Life is Strange avec ses jolies couleurs et ses graphismes en «low polygons» comme s’ils avaient été dessinés à la main.

Mais dès le premier dialogue, on constate que les développeurs ont fait un choix artistique étonnant. Dès que des personnages entrent en action, As Dusk Falls prend des allures de «roman-photo». On aime ou on déteste (nous, on a détesté) mais une chose est sûre, ça a le mérite d’être original. Si on a d’abord trouvé ça intriguant et amusant, après quelques heures, on en a rapidement eu marre de ces animations saccadées qui donnent parfois mal à la tête. Certains jeux ont déjà utilisé cette approche, notamment les Max Payne. C’était réussi car c’était limité aux cinématiques. Ici, dans le cadre d’un jeu narratif basé sur les dialogues, on frôle l’overdose.

Cette technique vient un peu trop gâcher le rythme et casser l’immersion. On a parfois l’impression de passer à côté de l’émotion qui se dégage du récit. Disons que cette direction artistique atypique fait partie de son charme et qu’on se souviendra aussi d’As Dusk Falls pour cela.

Notre verdict

As Dusk Falls est un jeu étonnant mais loin d’être parfait. On y retrouve le voyage dans l’Amérique profonde et la plongée dans l’adolescence d’un Life is Strange, la noirceur et l’aspect «roman-photo» d’un Max Payne et le nombre incroyable d’embranchements de Detroit Become Human. Malgré une direction artistique pas toujours convaincante et qui ne plaira pas à tout le monde, As Dusk Falls est un jeu unique et attachant, à découvrir seul, en famille ou entre amis. 3,5/5