Démocraties en danger?
L’astroturfing peut être utilisé à des fins commerciales, économiques, idéologiques ou encore politiques. L’une des illustrations les plus marquantes fut d’ailleurs l’élection de Donald Trump en 2016. L’ex-président avait en effet parfaitement appliqué les stratégies d’astroturfing (appuyé par le ciblage de Cambridge Analytica) pour propager de la désinformation, créer un faux consensus, donner l’illusion d’une fausse militance… En Chine, l’État dispose de la «water army», quelque 280.000 fonctionnaires, payés pour inonder les réseaux de messages alimentant la propagande du Parti.
Plus près de chez nous, Emmanuel Macron avait été la cible d’une campagne d’astroturfing lors de la présidentielle de 2017. Accusé de dissimuler de l’argent dans un paradis fiscal, il avait été contraint de faire un démenti. En réalité, cette rumeur émanait de 75 faux comptes Twitter spécialement créés pour alimenter cette polémique avec le #MacronCahuzac. Les spécialistes notent également que des mouvements comme ceux des antivax, des convois des libertés ou encore des gilets jaunes ont été artificiellement amplifiés via ces techniques, et notamment par l’armée de trolls du Kremlin.