Trois millions de masques sont jetés chaque minute: «L’industrie du plastique a vu dans la Covid une opportunité»
Depuis deux ans, des milliards de masques chirurgicaux ont été utilisés et jetés aux quatre coins de la planète.
Rapidement devenus obligatoires après l’apparition du coronavirus, les masques chirurgicaux sont désormais omniprésents dans la vie de milliards d’êtres humains. Dans les poches, dans les voitures, au bureau, ils sont partout. Si la plupart finissent dans les poubelles, beaucoup terminent dans la nature. D’ailleurs, certains experts estiment que les masques représentent une véritable bombe à retardement pour l’environnement.
Un danger pour l’environnement
En effet, les masques chirurgicaux ne sont pas recyclables. Au contraire, ils contiennent une multitude de particules de plastique. Dès octobre 2020, le SPF Santé publique révélait que les masques s’ajoutaient à la moyenne de 8 millions de tonnes de déchets plastiques qui polluent notre océan chaque année. «Les animaux marins peuvent confondre les masques avec des méduses. Les animaux peuvent également s’empêtrer dans les masques. Et en fin de compte, les microparticules qui les constituent peuvent aussi se retrouver dans nos assiettes», indiquait le SPF Santé publique.
Jusqu’à 450 ans pour se dégrader
Comme les couches jetables, les masques buccaux mettent jusqu’à 450 ans pour se décomposer dans l’environnement. Et selon une étude de 2020, 129 milliards de masques sont utilisés et jetés chaque mois, soit 3 millions de masques chaque minute. L’an passé, dans une étude publiée dans Frontiers of Environmental Science & Engineering, des chercheurs tiraient déjà la sonnette d’alarme: «Il est urgent de reconnaître cette menace environnementale potentielle et d’empêcher qu’elle ne devienne le prochain problème de plastique».
L’industrie du plastique incriminée par Greenpeace
Selon le directeur de campagne en charge des océans chez Greenpeace USA, les industriels ont leur part de responsabilité. «L’industrie du plastique a vu dans la Covid une opportunité. Ils ont travaillé dur pour convaincre les décideurs politiques et le grand public que les produits réutilisables étaient sales et dangereux, et que le plastique à usage unique est nécessaire pour assurer notre sécurité», a déclaré à Business Insider John Hocevar.