Supermarché: Comment a évolué notre façon de faire les courses?
Le monde évolue et notre manière de faire les courses aussi! Ainsi, le traditionnel caddie hebdomadaire est de plus en plus souvent remplacé par un panier. Et pour cause, pour des raisons budgétaires, on a désormais tendance à acheter moins mais plus régulièrement.
D’après une riche analyse du panéliste NielseniQ consacrée au portrait du consommateur français de 2023, les dépenses annuelles moyennes d’un foyer en produits de grande consommation ont progressé de plus de 600 € en l’espace de deux ans. Dans ce contexte d’inflation, c’en serait fini des courses du samedi que l’on réalise traditionnellement pour remplir le frigo et se concentrer sur son travail de la semaine. En imposant de nouvelles stratégies pour parvenir à boucler son budget, la flambée des prix dans les grandes surfaces a en effet rebattu les cartes dans la manière de pousser le caddie.
Car sans surprise, 45% des foyers tricolores se disent très inquiets de cette situation économique, alors qu’au 1er août prochain les prix de l’électricité ne seront plus limités par le bouclier tarifaire et augmenteront de 10%. On connaît les astuces mises en place telles que la comparaison des prix (56%) ou l’achat en promotion (54%). On a parlé aussi des restrictions alimentaires qui permettent à certains foyers de joindre les deux bouts. Une réalité qui s’est malheureusement accentuée au cours des douze derniers mois: 33% de Français disent limiter leurs dépenses en denrées alimentaires et en produits essentiels, soit une hausse de quinze points. Si l’on peut se réjouir en quelque sorte que 60% des ménages évitent mieux le gaspillage alimentaire, les choix du quotidien sont aussi réalisés au détriment du respect de soi-même, puisque les achats de produits d’hygiène-beauté sont également limités, par 26% de foyers (+12 points au cours des douze derniers mois).
Des paniers, plus souvent
Désormais, on retourne ainsi plus souvent en magasin, et ce n’est pas certain que l’on saisisse un caddie plutôt qu’un panier. Car la hausse de la fréquence d’achat s’accompagne de courses plus restreintes en termes de nombre d’articles. Selon NielseniQ, la gestion du budget des courses alimentaires est réalisée au jour le jour. Si les prix à la consommation de l’alimentaire étaient en hausse de 13,6% en juin dernier sur un an, ce n’est pas seulement pour cette raison que les Français multiplient leurs visites dans les magasins. Ils font aussi attention aux dépenses en essence. 16% des consommateurs réalisent leurs courses autour de chez eux pour limiter l’usage de leur voiture.
Cette nouvelle façon d’envisager les courses consiste à papillonner d’enseignes en enseignes, mais aussi entre les différents formats de distribution tels que le drive et les magasins de proximité. Ce manque de fidélité bénéficie notamment aux magasins hardiscounteurs comme Aldi et Lidl, mais aussi aux enseignes qui ont fait des prix bas leur business modèle. C’est le cas d’Action par exemple. S’ils sont majoritaires (52%), les foyers modestes sont loin d’être les seuls à chiner les babioles pas chères du géant néerlandais. 30% des cadres supérieurs ont en effet fréquenté l’un de ses magasins au cours des derniers mois. L’hiver dernier, l’observatoire Cetelem révélait combien l’image du hard-discount, et plus généralement du prix bas, avait profondément changé, jugée désormais comme une stratégie relevant d’un comportement malin plutôt que d’une contrainte, sinon d’un choix stigmatisant.
Après deux années de flambée des prix, qui ont transformé les comportements d’achat des Français, le contexte évolue à la faveur d’une accalmie. On peut même parler d’un début de baisse des prix. Selon NielseniQ, le repli devrait se faire ressentir à la rentrée, avec une inflation à +17,3% en septembre depuis janvier 2022, avant une remontée classique pour les fêtes de fin d’année (+18,4% en décembre). Les consommateurs devraient surtout pouvoir souffler à compter de mars 2024, selon le scénario probable d’une inflation annuelle à +2,5%.
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