Après le moche, la «weird girl» s’impose comme la tendance mode post-pandémie

Adieu diktats et injonctions, place à une liberté sans limites dans la mode avec la «weird girl aesthetic», qui s’impose sur les réseaux sociaux comme dans le dressing des femmes. L’idée? Mélanger sans modération tous les styles qui ont fait la pluie et le beau temps dans la fashion sphère depuis le début de la pandémie, du cottagecore au fetishcore en passant par le cabincore ou les désormais célèbres Y2K. Plus que jamais, l’heure est venue de faire parler votre créativité.

par
AFP
Temps de lecture 3 min.

Le minimalisme poussé à l’extrême qui a émergé en même temps que la pandémie de Covid-19 semble avoir fait son temps, pour laisser place à davantage d’excentricité. On l’a vu dès l’année dernière avec l’avènement du moche et du ringard, mais ce qui s’annonce aujourd’hui sous le nom de «weird girl aesthetic» (comprendre «l’esthétique de la fille bizarre») sonne comme une ode au maximalisme, à l’extravagance, et peut-être plus encore à une envie de se libérer de certaines règles vues et revues dans la mode.

Un melting-pot stylistique

Mais alors, qu’est-ce que ce nouveau phénomène qui fait couler autant d’encre sur les réseaux sociaux, avec près de 110 millions de vues pour le hashtag #weirdgirl? Il s’agit d’une esthétique qui permet tout et n’importe quoi, qui n’invite justement pas à suivre les tendances, qui ne colle pas aux codes établis sur les podiums ou les tapis rouges. Si vous pensez n’avoir aucun style, ou hésitez sans cesse entre deux esthétiques, vous avez sans doute déjà adopté sans le savoir la «weird girl aesthetic», comme Bella Hadid.

Il est davantage encore question de laisser libre cours à son imagination, sa créativité, sans se soucier du qu’en-dira-t-on. Sur les réseaux sociaux, Bella Hadid compte effectivement parmi les célébrités qui concoctent des looks inspirés non pas d’une, mais d’une accumulation de micro-tendances, mixant les couleurs, les motifs, les matières, et bien évidemment les genres sans retenue.

Une utilisatrice de TikTok, Kaia Geber, s’est d’ailleurs interrogée: «L’esthétique de la fille bizarre. Est-ce que c’est de l’anti-mode? Les gens font-ils trop d’efforts pour paraître moches? Est-ce que ça ne marche que sur Bella Hadid?». Ce à quoi beaucoup ont répondu qu’il s’agissait de la pire esthétique de l’histoire de la mode. Il faut dire que le nom même de ce phénomène n’est pas des plus mélioratifs, pointant du doigt un style qui n’est justement pas réglementaire ni réglementé, supposant que la mode impose depuis toujours un cadre à suivre.

Inspiré du Harajuku

Cette nouvelle esthétique, qui se traduit par des looks vitaminés, pour ne pas dire flashy, des superpositions de pièces qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, un mix de motifs, des sacs originaux, pour ne pas dire kitsch, et une accumulation d’accessoires, serait en réalité inspirée du style Harajuku, du nom d’un quartier tokyoïte connu pour ses œuvres d’art urbain ultra colorées, tout comme l’esthétique vestimentaire de celles et ceux qui y déambulent au quotidien. Haut lieu de la mode, son style est en réalité tout sauf anti-mode, peut-être maximaliste, anticonformiste (quoique), mais résolument tourné vers l’expression de soi.

Contrairement aux micro-tendances repérées ces derniers mois, ce phénomène n’a rien d’éphémère. Il ne fait que traduire une envie de se libérer de certains carcans, de s’affranchir de certains codes, qui ne correspondent pas (ou plus) à l’envie des hommes comme des femmes d’exprimer leur personnalité ou leur mood du moment. Un style qui n’est finalement pas si bizarre, et aurait plutôt tendance à coller aux goûts et aux appétences du plus grand nombre.