Quelle est la marque de vêtements la plus populaire?
Une nouvelle étude rélève la marque la plus populaire au monde en 2022. Petit indice : elle est bien plus forte que Zara.
Quelle est votre marque de mode préférée ? A en croire un nouveau rapport réalisé par Money.co.uk, il y a de fortes chances qu'il s'agisse d'une enseigne de fast-fashion tant elles semblent populaires aux yeux des consommateurs. Après avoir analysé douze mois de données de recherche via Google dans (absolument) tous les pays du monde, le comparateur nous apprend qu’une nouvelle marque est la plus populaire de la planète, alors que l'enseigne d'ultra fast-fashion ne figurait pas dans le classement l'an dernier.
Parmi les quinze premiers de ce classement des marques les plus plébiscitées au monde, six sont des enseignes de fast-fashion, témoignant d'un intérêt croissant pour cette mode rapide articulée autour d'une production en masse, plutôt que sur une fabrication de qualité, à moindre coût. Mais Shein, pourtant régulièrement sous le feu des critiques, se révèle être la favorite des consommateurs, en termes de recherches en tout cas, et ce dans 113 pays. L'enseigne vole la vedette à un autre géant de la fast-fashion, Zara, relégué au second plan, et en tête dans 'seulement' 26 pays.
Shein arrive (largement) en tête des recherches sur tous les continents, et notamment en Europe où Zara perd sa domination. Notons à ce titre, que l'enseigne chinoise semble faire l'unanimité en France, où elle s'empare de la première position. Même constat en Amérique du Nord où le spécialiste de la mode à très petits prix s'impose dans 20 pays (sur 24) devant la chaîne de magasins Macy's, tandis que la marque de vêtements sportifs Lululemon, bien plus responsable, caracole en tête au Canada.
Asie, Amérique du Sud, Océanie, et Afrique…Le règne de Shein est sans précédent, s'imposant dans la majorité des pays de ces continents. Si le classement se base sur les données de recherches, et non les ventes, force est de constater que l'enseigne chinoise pointée du doigt pour son lourd impact sur l'environnement suscite un intérêt hors-normes dans une industrie qui semble bel et bien tirée par la fast-fashion.
Il y a seulement deux ans, le même classement, compilé à partir d'une méthodologie similaire, marquait l'hégémonie des maisons de luxe, à commencer par Louis Vuitton qui se hissait en tête des recherches dans 47 pays. Suivaient alors Gucci, Chanel, Calvin Klein, Rolex, Coach, Tory Burch, Loewe, Valentino, et Fendi… Un an plus tard, premier changement, avec pour la première fois une domination de la fast-fashion et des géants du sportswear, de Zara à Asos en passant par Nike, adidas ou H&M. Reste que nombre d'acteurs du luxe, parmi lesquels Dior, Louis Vuitton, Chanel, Tommy Hilfiger ou Gucci, demeuraient (encore) dans le haut du classement.
En 2022, seules quatre marques de luxe, sinon positionnées haut de gamme, se distinguent encore dans le classement, à savoir Dior et Chanel, respectivement 10e et 11e, et Hugo Boss et Michael Kors, 12e et 14e, se faisant voler la vedette par des enseignes comme Zara, H&M, Uniqlo, ou encore Asos, pour ne citer qu'elles. A une époque où les enjeux environnementaux poussent les marques de mode, quelles qu'elles soient, à se réinventer, ce classement peut paraître aussi inattendu que surprenant.
Il se pourrait que 2023 soit officiellement l'année du changement. Affichage environnemental, bonus pour les marques les plus vertueuses, et autres mesures pourraient faire prendre conscience aux consommateurs de l'ampleur du désastre environnemental que représentent certaines marques et enseignes de mode. Tout comme les nouveaux usages, dont la seconde main, les services de réparation, ou encore l'upcycling, qui pourraient progressivement s'imposer dans les habitudes d'achat du public.
Autre facteur à prendre en considération : la potentielle guerre déclarée par certains acteurs de la mode à la fast-fashion. En témoigne la décision prise par la plateforme de seconde main Vestiaire Collective de bannir définitivement les marques de fast-fashion de sa boutique en ligne. Un choix justifié par les montagnes de déchets générés par cette industrie, qui pourrait donner lieu à d'autres initiatives du genre, et contribuer à détourner les consommateurs de ces enseignes à bas prix.