Le plus long Dour de l’histoire placé sous le signe de la chaleur: ce qu’il faut retenir du festival
Cette année, le festival de Dour ne démarrait pas, comme à son habitude, le mercredi, mais bien dès lundi avec le Campfest. Après deux éditions annulées, les organisateurs avaient misé sur l’envie des festivaliers de se retrouver pour un Dour XXL, qui s’étalait sur sept jours, comme si la formule habituelle du festival n’était pas déjà assez intense comme cela! Au programme, diverses activités en musique, DJ sets et, surtout, une fête quasi permanente.
Car c’est bien la fête qui est au cœur de l’identité de Dour, et qui volerait presque la vedette aux stars du calibre de Flume ou Angèle. À toute heure du jour ou de la nuit, vous trouverez un compagnon pour festoyer comme il se doit, qu’il s’agisse d’un parfait inconnu ou d’un ami de toujours. Une fois les concerts terminés, ce sont les baffles qui prennent le relais musical et qui résonnent partout dans le village des festivaliers. Et il n’est pas rare de retrouver un groupe de 20, 30, ou 150 personnes qui déambulent, chaise de camping sur la tête, en criant en chœur «On est plus chaise, plus chaise, plus chaise que le climat» ou «Qui ne saute pas n’est pas une chaise, eh». Cela n’a aucun sens, on ne comprend pas bien comment on en est arrivé là, mais c’est à mourir de rire.
Outre l’ambiance générale du camping, celui-ci était perpétuellement arpenté par les bénévoles qui distribuaient des sacs-poubelles et ramassaient les déchets. La plaine n’était naturellement pas propre, mais il était difficile de faire mieux en la matière. Si les douches laissaient franchement à désirer, les sanitaires étaient, eux, toujours impeccables.
De la musique pour tous les goûts
Dour n’est bien évidemment pas qu’une ambiance déjantée, et les 223.000 participants à cet événement ne sont pas venus que pour boire des bières! L’affiche de cette édition faisait la part belle à la musique électronique d’un côté, et le rap de l’autre. Ce sont plus de 264 artistes qui se sont succédé sur les huit scènes du festival, impliquant naturellement des choix cornéliens lorsque des conflits horaires interviennent. C’est le jeu et on le connaît bien, mais cela reste un crève-cœur. On se réconfortera en se disant qu’au moins, on est sûr d’y trouver son compte.
Au rayon des prestations qui nous ont marqués, on retiendra les sets mélodieux de NTO et Ben Bohmer, mais aussi beaucoup plus violents (dans le bon sens du terme) de Trym et Mandragora. Côté rap, il est indéniable que Roméo Elvis est à la maison lorsqu’il se produit à Dour, et ses copains de Stikstof connaissent également leur sujet. Enfin, le funk indéniable de Parcels et l’énergie positive de Poupie nous ont fait passer de très agréables moments.
Dour, c’est de l’amour
S’il fallait résumer ces cinq jours de festival, on dirait que l’on a eu chaud, pas seulement grâce (ou à cause, c’est selon) de la météo, mais aussi parce que voir tout ce monde en communion, autour de la musique ou même de la fête, réchauffe le cœur. Il n’est pas possible de reprendre le chemin de la maison sans avoir réalisé au moins une belle rencontre. Il s’agit peut-être d’un moment furtif ou d’une discussion sans prétention, mais c’est également parfois des liens que l’on crée pour toujours. À Dour plus qu’ailleurs, c’est l’amour qui prévaut.
Les tops et les flops du festival
TOP
Mandragora: on pourrait croire à du «boom-boom» permanent et sans aucune subtilité, mais il s’agit d’une musique beaucoup plus travaillée qu’il n’y paraît. Véritable homme de scène, le Français a réalisé une prestation 5 étoiles.
NTO: c’est un autre Français qui a su nous séduire à la «Balzaal». Le DJ oscille entre moments planants et morceaux plus énergiques. Toujours souriant et manifestement heureux de partager une heure trente avec le public, NTO n’a pas déçu et ne déçoit d’ailleurs jamais.
Roméo Elvis: le roi incontestable de Dour, tout simplement.
FLOP
Booba: il s’est ennuyé, et nous aussi. Notre passage à son concert n’aura pas duré plus d’un quart d’heure.
Flume: malgré les hits indéniables de l’Australien, certains passages étaient beaucoup trop creux. Le set n’était pas bien calibré, ce qui a créé des longues périodes de flottement. Le DJ a voulu trop en faire, et a fini par nous perdre.