«Comme par magie»: le tour de passe-passe de Kev Adams

Dans son nouveau film ‘Comme par magie’, Kev Adams joue un illusionniste dont la vie bascule entièrement avec le décès de sa compagne venant de donner naissance à leur enfant. Entouré par Gérard Jugnot dans le rôle du beau-père, et par Christophe Barratier (‘Les Choristes’) derrière la caméra, Kev Adams espère surprendre son public avec un rôle plus mature. Sans perdre son sens du spectacle pour autant!

par
Stanislas Ide
Temps de lecture 5 min.

Qu’est-ce qui a attiré votre intérêt pour le scénario de ’Comme par magie’?

Kev Adams : «Plusieurs choses. Déjà le choix le réalisateur, j’avais très envie de travailler avec Christophe Barratier. Je suis absolument fan de son cinéma. Il arrive à mettre beaucoup de poésie dans ses films et à filmer avec une patte bien à lui. Je suis aussi tombé amoureux de cette histoire si simple, belle et pure. J’ai lu le script très rapidement quand je l’ai reçu, et j’ai tout aussi rapidement dit que ça m’intéressait. J’aime bien les films qui oscillent entre la comédie et l’émotion. C’est ce qui se passe dans ce film, on ne sait jamais vraiment si les scènes vont se terminer dans un éclat de rire ou dans un sentiment plus poignant. Et puis enfin, ça m’a donné la chance de travailler avec des acteurs fantastiques, Gérard Jugnot en tête. C’était un rêve de gosse.»

Vous aimiez la magie avant de vous y plonger?

«J’avais un rapport de spectateur un peu fasciné. Je suis même de ceux qui disent que c’est énervant au bout d’un moment de ne pas comprendre comment ils font (rires)! J’ai commencé les cours pour le film en n’y connaissant pour ainsi dire rien. J’ai été formé par Fred Razon, un magicien de talent dont c’est le métier. Pendant plusieurs semaines, il m’a appris comment un illusionniste se tient sur scène, le regard, la manière de parler, l’intensité qu’il y met. Car la magie, c’est cinquante pourcent de technique et cinquante pourcent de spectacle. Il faut emmener l’attention des gens là où on veut l’entraîner. On a préparé des tours plutôt simples avec les jeux de cartes, et d’autres plus techniques, comme transformer une feuille de papier en rose en un seul geste. Pour y arriver, il faut le faire, le refaire, encore et encore. C’est un art d’entraînement. J’étais excité ensuite de montrer sur le plateau que je savais faire les choses.»

Ça y est, vous faites partie du club des magiciens ne révélant par leurs secrets?

«Non, je crois pas… Moi je fais partie des moldus qui maîtrisent un ou deux tours de magie!»

Le thème de la paternité est très présent à l’écran. Une première pour vous…

«J’avais jamais joué un papa au cinéma et je suis super heureux de le faire. Mais je crois que le film parle de parentalité au sens plus large. Mon personnage se retrouve père célibataire avec un bébé dans les bras, une situation intense pour lui qui a grandi orphelin. On comprend que Jacques, le beau-père joué par Gérard Jugnot, a lui aussi perdu sa femme assez jeune et qu’il a dû affronter la monoparentalité. Il y a presque un schéma familial qui se dessine dans le film. Ça parle de parents absents, et d’enfants qui grandissent en risquant de reproduire la douleur qu’ils ont connue dans leur jeunesse. Je pense qu’on ne m’attendait pas dans un film osant parler de tout ça. Je me suis dit que c’était un bon tournant et que c’était le bon film pour le faire.»

C’est important de surprendre votre public de film en film?

«Tout le temps, oui! Je cherche ça depuis quinze ans. À chaque film, je me lance un défi. Parfois c’est remarqué, parfois non. C’est pas ce qui compte car ce que je cherche avant tout, c’est deux choses. M’amuser et raconter une histoire qui me plaît. Montrer et apprendre quelque chose de neuf, c’est le troisième point. On n’avance pas dans la vie sans apprendre. C’est devenu ma petite obsession. Je veux grandir et évoluer à chaque étape. Il y a des gens qui ont un rôle et qui le tiennent toute leur carrière. C’est très bien si ça leur va mais c’est pas pour moi. Demain, je veux pouvoir jouer dans un film d’horreur ou un film de genre. Pour y arriver, je crois qu’il faut pas avoir peur des tournants un peu secs.»

Ça fait quoi de partager l’affiche avec Gérard Jugnot?

«Ce gars, c’est une légende absolue! Il a une complicité très forte avec Christophe Barratier. C’est leur quatrième film ensemble. Moi, je m’immisçais un peu dans ce duo qui connectait très vite. Ces deux-là, ils se comprennent en un seul regard. Bref, j’ai beaucoup appris aux côtés de Gérard car il a une technique de dingue. Il passe du rire à l’émotion avec une justesse folle. On a tendance à surjouer dans notre époque. Gérard, il est pas du tout là-dedans! Il se met au service de l’histoire. Quand on voit ses films, on ne voit pas un acteur qui joue. Moi, je crois que j’ai encore un peu ce défaut-là. J’entends parfois les gens dans la salle dire que je joue bien. C’est un compliment mais ce que j’entends c’est qu’ils me voient jouer, qu’ils sentent la prestation. Avec Jugnot, on se dit pas ça. Pour moi, c’est le graal à atteindre. De toute façon, acteur est un métier qui se travaille toute la vie.»

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