‘Great Expectations’ : Olivia Colman (‘The Crown’) livre une fabuleuse version de Miss Havisham
Anne Bancroft, Charlotte Rampling, Gillian Anderson, Helena Bonham Carter, entre autres. La liste d’actrices qui ont déjà enfilé la robe de mariée chiffonnée de Miss Havisham, la dame aigrie de ‘Great Expectations’ est impressionnante. Dans cette nouvelle adaptation en six épisodes du célèbre roman de Charles Dickens de 1861, c’est Olivia Colman qui reprend le rôle. Avec verve.
Miss Havisham, abandonnée jadis le jour de son mariage, est un des personnages les plus célèbres de la littérature anglaise. Aviez-vous toujours rêvé de l’incarner?
Elle hait tous les hommes, mais elle veut aussi apprendre à sa fille adoptive Estella comment se défendre dans un monde qui est fait par les hommes, pour les hommes. La voyez-vous comme une icône féministe?
«Peut-être bien. Elle est certainement en avance sur son temps. Elle a décidé une fois pour toutes qu’elle n’a pas besoin d’un homme pour vivre. Elle est cool, forte et effrayante, mais je ne sais pas si c’est nécessairement flatteur pour les féministes. (
Quels thèmes vous parlent le plus dans cette histoire?
«Le fait que votre lieu de naissance et la famille dans laquelle vous grandissez déterminent la façon dont les gens vous regardent. Je trouve ça nul. Et pour beaucoup de gens, c’est toujours le cas. On ne leur donne pas les mêmes chances qu’à des gens qui, par hasard, sont nés dans d’autres circonstances. C’est fondamentalement injuste et cela me frustre.»
Votre version de Miss Havisham est fabuleuse à voir…
«Si la coiffure, le maquillage et les vêtements sont réussis, c’est déjà les trois quarts du job. Cela a toujours été ma conviction. J’ai été beaucoup aidée par Verity, la costumière. Elle a dit à propos de Miss Havisham : ‘Je ne la vois pas comme une femme poussiéreuse mais comme quelqu’un qui est en train de pourrir de l’intérieur’. Et elle a raison. C’est dommage qu’on ne voit jamais vraiment bien la robe, mais elle est pleine de taches et moisissures. Et puis ils m’ont aussi décoloré les sourcils! Ma fille ne voulait plus me faire de câlins tant que je ne les avais pas reteints en foncé.» (
‘Great Expectations’ parle au fond d’un garçon qui veut réaliser ses rêves. Vous souvenez-vous de votre grand rêve à 13 ans?
«Je rêvais d’abord de devenir médecin, mais il a été très vite clair que je n’ai pas le cerveau pour ça. (rires) Ensuite, mon premier rêve a été de jouer la comédie, en fait. J’ai donc le sentiment que mon rêve s’est réalisé. Je n’ai peut-être pas autant d’enfants que je le voudrais, mais je me sens très chanceuse.» (
Qu’ont dit vos parents lorsque vous leur avez annoncé vouloir devenir actrice?
«Ils étaient terrifiés! (
GREAT EXPECTATIONS
À 13 ans, l’orphelin Pip sait déjà ce qu’il veut: quitter le village où il vit chez sa sœur et le mari de celle-ci, un forgeron. Il rêve de devenir un vrai gentleman, et il a l’intelligence et l’ambition pour y parvenir. Lorsque Miss Havisham, qui vit isolée dans un manoir, le fait venir pour tenir compagnie à sa fille adoptive Estella, il semble gravir l’échelle sociale. Mais il ignore qu’il n’est qu’un petit rouage dans un plan diabolique d’une femme aigrie. ‘Great Expectations’ (‘De Grandes Espérances’), le roman de Charles Dickens, est depuis plus de 150 ans un des classiques de la littérature anglaise. Il a été adapté d’innombrables fois, mais personne n’a jamais dépeint un monde d’alors aussi aigre et crasse que Steven Knight (‘Peaky Blinders’) dans cette version. Sacrilège, peut-être, mais ce monde-là semble bien réel. Avec Fionn Whitehead (Pip), Ashley Thomas (le célèbre avocat Jaggers) et Olivia Colman (Miss Havisham), la mini-série en six épisodes dispose aussi d’un solide casting.
3/5
‘Great Expectations’ est disponible sur Disney+.