Notre avis sur le film Equalizer 3: «L’action est brutale et condensée»
John Wick. Jason Bourne. Ethan Hunt. James Bond. Frank Martin. Les héros d’action modernes qui excellent dans les combats rapprochés ne manquent pas. Parmi eux certainement, l’ancien agent secret Robert McCall (Denzel Washington), le personnage principal stoïque de la série ‘Equalizer’. Dans ce troisième opus, il pense pouvoir trouver la tranquillité dans le sud de l’Italie. Mais c’est sans compter la mafia locale. McCall est un héros d’action unique en son genre, selon le réalisateur Antoine Fuqua (‘Training Day’).
Comment résumeriez-vous l’histoire centrale des trois ‘Equalizer’?
Antoine Fuqua: «Comme l’histoire de quelqu’un qui essaie de trouver sa place dans le monde. Je connais plusieurs hommes comme lui, des anciens des forces spéciales. Ils ont toujours travaillé dans l’ombre et ils n’ont pas eu droit aux honneurs ou à une prime de départ lorsqu’ils ont mis fin à leur carrière. Ils cherchent donc eux-mêmes leur place. McCall veut vivre parmi les gens ordinaires, quelque part où il se sent chez lui.»
Qu’est-ce qui le rend unique en tant que héros d’action, selon vous?
«Sa normalité. Ce n’est pas quelqu’un de lisse et chic. On peut s’identifier à lui. Certains héros d’action sont si incroyables qu’on a du mal à s’imaginer à leur place. Je ne me vois pas, par exemple, sauter à moto d’une falaise et atterrir ensuite avec un parachute sur un train en marche.(rires) McCall est tout simplement quelqu’un qui, de temps à autre, combat quelques adversaires. Même s’il a, bien entendu, quelques compétences que la plupart des gens n’ont pas.»
Sauf qu’il reste vraiment impassible en toutes circonstances. Moi, je paniquerais ou je perdrais mon sang-froid.
«Moi aussi!» (rires)
Que faudrait-il pour déstabiliser Robert McCall?
«Bonne question. (il réfléchit) Je ne pense pas que ça lui arriverait. J’ai beaucoup d’amis qui font partie des SAS et des Navy Seals, et ils sont formés pour gérer le chaos. C’est là qu’ils se sentent dans leur élément, justement. Leur rythme cardiaque ralentit dans ces circonstances. Ils deviennent très calmes. C’est pareil pour McCall. Lorsqu’il est confronté à la violence, il sait parfaitement comment réagir. Des images lui viennent.»
Entre le premier ‘Equalizer’ et ce troisième film, il y a presque dix ans. Abordez-vous les scènes d’action différemment aujourd’hui?
«Bien sûr. J’ai mûri, et Denzel Washington aussi. J’essaie de garder davantage les pieds sur terre pour ces scènes-là. Denzel a 68 ans. Vous ne pouvez pas continuer à sauter et cabrioler à cet âge. (rires) Alors, je me demande ce dont serait encore capable un homme de près de 70 ans, s’il se maintenait en forme. Je ne fais plus de trucs dingues. Denzel qui fait un salto contre un mur? Je ne pense pas, non.» (rires)
Denzel est-il toujours du même avis que vous?
«Oh oui. Si vous voulez lui faire faire une chose à laquelle il ne croit pas, il refusera tout simplement. ‘Je vais monter cet escalier en courant et toutes les deux marches, je vais me battre contre quelqu’un! Mes genoux me font mal!’ (rires) Il sait très bien ce dont il est encore capable… ou pas.»
Est-il plus difficile alors de faire croire qu’il peut battre des gangsters beaucoup plus jeunes?
«Pas avec Denzel. Il a une telle présence et puissance. Et il est toujours très physique. Il fait du fitness. Avec lui, ce n’est pas difficile. L’important finalement, c’est que McCall est beaucoup plus intelligent que ces gangsters plus jeunes que lui. Conjugué à ses talents physiques, c’est mortel.»
Dans ‘Equalizer 3’, il s’attaque à la Camorra, la mafia napolitaine. Dans les films précédents, on a déjà pu voir des gangsters russes et américains et turcs. En quoi les Italiens sont-ils différents?
«J’ai fait un peu de recherches sur la Camorra, et j’ai l’impression qu’ils sont plus violents et plus jeunes. Ils ne suivent pas les mêmes règles. C’est beaucoup plus une bande aussi. On le voit dans le film. On n’élimine pas comme ça la Camorra. Si vous en tuez un, vous en avez trois autres qui arrivent. ça ne s’arrête pas. C’est le problème auquel McCall doit trouver une solution.»
‘Equalizer 3’ sort en salles aujourd’hui.
Notre critique de ‘Equalizer 3’:
Qui voilà à Altamonte, une petite ville pittoresque (et fictive) sur la côte amalfitaine? Robert McCall (Denzel Washington), le justicier pacifique et défenseur des opprimés, n’y est pas arrivé par hasard. Blessé lors d’une mission, il y est soigné par un gentil docteur qui ne pose pas trop de questions. Très vite, McCall se sent tout à fait chez lui dans la petite ville… et se met à dos la mafia locale. Le réalisateur Antoine Fuqua et ses scénaristes savent exactement ce que demande la série ‘Equalizer’, et surtout aussi comment le présenter sans se répéter. ‘Equalizer 3’ s’inscrit donc parfaitement dans la saga mais a pourtant un ton propre, du fait notamment que le film tient compte de l’âge de son personnage principal. L’action est brutale et condensée, ce qu’on peut attendre de quelqu’un qui comprend qu’il vaut mieux doser son énergie. Même si les méchants sontcette fois un peu moins inspiréset que ça dégouline parfois un peu trop de bons sentiments, cela importe peu finalement. 3/5