Pour son 100e film, Liam Neeson se glisse dans l’imperméable de Philip Marlowe: «Cet homme dépasse tous les clichés»
Humphrey Bogart. James Caan. Robert Mitchum. Elliott Gould. Les acteurs qui ont enfilé l’imperméable et le chapeau du détective privé Philip Marlowe ne sont pas des moindres. Dans ‘Marlowe’, c’est au tour de Liam Neeson d’incarner le détective, dans une enquête qui le mène au Hollywood des années 1930. Une conversation avec l’acteur au Festival du Film de Zürich.
Qu’est-ce qui vous a attiré en particulier dans ce film?
L’idée de succéder à des acteurs légendaires dans le rôle de Philip Marlowe ne vous a pas stressé?
«Non, cela ne m’intimidait pas du tout. Même si j’étais, adolescent, un grand fan d’acteurs comme Robert Mitchum et Humphrey Bogart. Je les trouvais bien meilleurs que John Wayne, par exemple (
Aviez-vous déjà lu d’autres auteurs de romans noirs? Je pense à Dashiell Hammett, James M. Cain ou Mickey Spillane?
«En fait, non. Mais, il y a quelques années, j’ai été complètement accro aux polars nordiques. Surtout du romancier Henning Mankell, avec ses histoires du célèbre inspecteur Wallander. Et Jo Nesbø, l’auteur norvégien. J’avais donc déjà goûté à des histoires policières autour de personnages proches de Marlowe, mais jamais à la source en tant que telle.»
Philip Marlowe est apparu pour la première fois dans un livre en 1939. Pourquoi ce personnage plaît-il toujours autant au public, selon vous?
«Parce qu’il est très flexible. Ce que j’admire chez cet homme, c’est qu’il dépasse les clichés. L’idée d’un détective privé dont la carrière bat de l’aile, on a déjà vu ça très souvent. Mais dans ce film, nous en avons fait quelqu’un qui a combattu durant la Première Guerre mondiale. Il a donc vu la mort de près. Il sait le peu que représente une vie humaine. Sa propre compagnie lui suffit. Il n’a pas besoin de charmer qui que ce soit. Il a en outre quelque chose d’un Chevalier de la Table Ronde, constamment en quête de vérité et de justice.»
Il est toujours élégant aussi, même s’il porte un imperméable.
«Exactement. J’ai adoré enfiler ces costumes. Et les chapeaux! C’est très dommage que ces chapeaux ‘Trilby’ ne soient plus à la mode.»
‘Marlowe’ est votre 100e long métrage. Avez-vous célébré cela durant le tournage?
«Honnêtement, je ne m’en étais pas rendu compte. Il faut aussi relativiser ce chiffre, car une partie de ces 100 films sont des documentaires pour lesquels je n’ai fait que la voix off. Ce qui n’est pas jouer la comédie. Tout ce que je peux dire à part ça, c’est que le chiffre me fait me sentir fucking old (
‘Marlowe’ sort en salles aujourd’hui.