Test Forza Motorsport sur Xbox Series X: Tout ça pour ça!

Il n’y aura pas de Forza Motorsport 8. Six ans après Forza Motorsport 7, Microsoft revient avec un nouveau titre sobrement intitulé Forza Motosport. Notre attente était énorme et comment parfois dans de telle situation, la déception n’est jamais bien loin…

par
T.W.
Temps de lecture 5 min.

Depuis son lancement en 2005, la saga Forza Motorsport avait habitué les joueurs à un nouvel opus tous les deux ans. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Finalement, il aura fallu six ans après Forza Motorsport 7, et trois ans après le lancement de la Xbox Series X, pour qu’une suite voie enfin le jour.

Nous étions remplis d’espoir en espérant que les développeurs aient mis ce temps à profit pour créer le must en matière de simulation grand public, un titre rempli de nouveautés qui mettrait Gran Turismo 7 à genoux. Mais on va le voir, ce n’est malheureusement pas si évident que ça…

Graphiquement au top

À des années-lumière de la folie d’un Forza Horizon, Forza Motorsport fait dans la sobriété. Ça pourrait même être sa devise. Son gros point fort, ce sont ses graphismes. Sur la version Xbox Series X que nous avons testée, Forza Motorsport brille de mille feux. Peu importe les conditions, que ce soit sous la pluie, la nuit, au soleil levant ou au soleil couchant, le titre arrive toujours à en mettre plein la vue. Comme on s’y attendait, les 500 voitures disponibles au lancement sont joliment reproduites et modélisées. Mention spéciale pour la vue cockpit qui en plus d’être magnifique et immersive et sans doute la meilleure pour apprécier le jeu à fond.

L’épisode de la sobriété?

Mais au-delà de ses graphismes clinquants, Forza Motorsport fait preuve d’une trop grande sobriété. Et ça commence dès la création de son pilote. Ici, vous n’avez que le choix entre un corps (plutôt masculin ou féminin) et un combo casque/combinaison. C’est tout. Du côté des modes de jeu, c’est aussi la disette: pour les joueurs solo, il y a un mode carrière, un mode libre pour créer la course de son choix et la possibilité d’affronter les temps de «Rivaux». Bien sûr, il y a aussi tout un volet multijoueur en ligne (oubliez l’idée de jouer à deux en local par contre). Bref, pas fioritures ou de grandes nouveautés. Le mode carrière occupera les joueurs pendant 30 bonnes heures de jeu et fera découvrir une grande variété de catégories de voitures au fils des époques. En gros, il consiste en 25 petits championnats composés de cinq ou six courses. À chaque fois, vous devez faire trois tours d’essai sur la piste et ensuite, participer à une course d’environ dix minutes. Dans Forza Motorsport, ce n’est pas votre temps qui définit votre position sur la grille, mais bien vous! Evidemment, choisir de partir 3e ou 20e ne vous fera pas gagner le même nombre d’expérience et de crédits. Aucun scénario ou d’histoire dans ce mode carrière, ce n’est qu’une succession de championnats. Dommage.

Toujours dans la sobriété proposée par Forza Motorsport, on regrettera les dégâts visuels, quasiment inexistants, mais aussi les animations incroyablement pauvres. C’est simple que ce soit sur la grille de départ ou sur le podium, du début à la fin, c’est toujours la même chose. Il n’y a qu’une seule et même animation et c’est inimaginable en 2023… Enfin, on pointera également certains bruitages, notamment lors des collisions et des passages sur les vibreurs, qui sont totalement ratés.

Seulement 20 circuits?

Tout aussi surprenant, Forza Motorsport édition 2023 semble parfois carrément régresser par rapport à ses prédécesseurs. Ainsi, il n’y a que 20 circuits disponibles au lancement. Bien que certains soient disponibles en plusieurs variantes, c’est peu, très peu. Microsoft a d’ores et déjà annoncé que des nouvelles pistes seront disponibles gratuitement dans les prochains mois. Néanmoins, après six ans d’attente, on aurait aimé qu’elles soient là directement. Enfin, dernier petit regret, en 2017, Forza Motorsport 7 innovait en proposant une expérience de conduite sous la pluie totalement bluffante. Et si la pluie et les conditions changeantes et évolutives sont toujours bien présentes dans Forza Motorsport, étonnamment, on ne ressent plus aussi bien manette en mains l’aquaplaning ou le simple fait de rouler dans une flaque. Dommage.

De bonnes sensations de conduite

Le tableau dressé jusqu’à présent peut sembler bien noir. Pourtant, et heureusement, Forza Motorsport offre d’excellentes sensations de conduite manette en mains. La physique des véhicules et parfaitement reproduite. Chaque voiture a son propre comportement et la moindre petite amélioration mécanique apportée se ressent directement sur la poste. Et c’est encore plus appréciable avec les jolis graphismes proposés. Si le jeu est orienté «simulation», il prend soin d’être accessible à toutes et tous. Au-delà des différentes aides à la conduite activables et désactivables, cela passe notamment par la possibilité de choisir le niveau des adversaires sur une échelle allant de 1 à 10, mais aussi par trois niveaux dans les règles (club, sport ou expert). Concrètement si vous voulez une expérience proche de la simulation avec gestion des dégâts, du carburant et de pneus, mais aussi avec des pénalités pour les collisions et pour le non-respect des limites de la piste, c’est possible. Par contre, vous pouvez aussi laisser tout ça de côté et juste rouler pour le plaisir. Car le plaisir, c’est bien ce qu’il ressort quand on écume les tracés des quatre coins du monde, dans des conditions parfois dantesques.

Par contre, en jouant à Forza Motorsport, on n’y est arrivé de nous dire que l’expérience serait encore plus sympa avec… une manette Dual Sense entre les mains (celle de la PS5!). Que ce soit pour recevoir les communications radio de l’équipe ou encore mieux ressentir les passagers sur les vibreurs ou dans les graviers.

Notre verdict: l’épisode de la déception?

On ne va pas vous mentir, après avoir joué à tous les Forza Motorsport depuis 18 ans et après avoir attendu cet épisode pendant six ans, il est difficile de ne pas être déçu pour ce Forza Motorsport… Les graphismes sont beaux et les sensations de conduite sont excellentes. Mais à côté de ça, ce nouvel épisode régresse en de nombreux points, à commencer par le nombre de circuits disponible au lancement. Dans l’absolu, ce n’est pas un mauvais jeu, loin de là. On était simplement en mesure d’en attendre beaucoup plus. Et pour la première fois depuis pas mal d’années maintenant, Gran Turismo (re)passe devant Forza Motorsport. Au final, Forza Motorsport est un excellent jeu pour le Gamepass et il fera le bonheur des abonnés à la recherche d’un bon petit jeu de voitures. Nul doute qu’il évoluera au fil des ans, mais attendant, les fans qui débourseront 79,99 € pour l’acquérir ont toutes les raisons d’être déçus.