Voici l’astuce qui fait gagner une fortune à certains TikTokeurs
Des internautes qui se comportent comme des robots lors de lives sur TikTok. Voici la nouvelle mode sur le réseau social. Répétition de mots, de gestes et de bruits, ce type de contenus appelé «NPC» fascine tant par son côté hypnotique que son absurdité. Plus bizarre encore, il permet aux influenceurs de gagner de l’argent.
Elles gémissent, sautillent ou répètent des gestes ou des mots comme «Bang Bang» ou «Ice cream, so good» durant des lives en direct sur TikTok. Non ce ne sont pas des robots, mais des femmes qui imitent des personnages de jeux vidéo appelés les PNJ (personnages non jouables). Aussi appelé «NPC» (non-player character en anglais), ce terme fait référence aux personnages de jeux vidéo contrôlés par l’ordinateur. Un phénomène loufoque qui prend de l’ampleur sur la toile. Sur TikTok, le hashtag #NPC cumule désormais plus de neuf milliards de vues. En se comportant comme des personnages programmés, ces influenceurs, principalement des femmes, gagnent de l’argent, beaucoup d’argent.
L’art du «tipping»
Et ça, grâce aux internautes qui achètent de la monnaie virtuelle sous forme de stickers, qu’ils envoient directement aux influenceurs. Cette fonctionnalité de TikTok, appelée «tipping», permet de recevoir de l’argent sous forme d’icônes de glace, de rose, ou de cœur. Chaque icône correspond à une valeur différente allant de quelques centimes à plusieurs dollars. Les pourboires virtuels sont ensuite collectés par la créatrice de contenu qu’elle déposera sur son compte bancaire personnel. Chaque item envoyé correspond à une phrase ou une réaction bien précise qu’elle exécute sur le champ, à la manière d’un personnage de dessin animé. Par exemple, lorsque l’internaute reçoit une icône de glace, elle dit «Ice cream so good».
Parmi les créatrices de contenu NPC les plus connues, Pinky Doll, de son vrai nom Fedha Sinon, est suivie par près de 800.000 abonnés sur TikTok. Issue de Montréal, la jeune femme déclare à Vice gagner jusqu’à 7.000 dollars par jour grâce à ses diffusions en direct. Elle est devenue célèbre grâce à un tweet viral d’un internaute. D’autres créateurs de contenus n’ont pas tardé à reprendre le concept de Pinky Doll comme Cherry Crush, Nerdywinter, Ohio Queen et plus récemment Trisha Paytas.
De nombreuses critiques
Mais même si le business des NPC est florissant, la tendance n’est pas du goût de tout le monde. Sur les réseaux sociaux, les réactions sont mitigées. Sur Twitter, des internautes partagent leur confusion. «Je sens mon cerveau se reconfigurer après avoir regardé ça pour la 30e fois», a tweeté un utilisateur en réaction à la vidéo du célèbre streamer de PNJ Cherry Crush. Un autre utilisateur commente: «C’est dur à regarder». D’autres préfèrent à l’inverse faire des blagues ou des memes sur la tendance. «Moi après avoir découvert que Pinkydoll gagne 2 à 4 000 dollars par live», sous-titre l’internaute josephhamir dans une vidéo TikTok avec 1,4 million de likes dans laquelle il imite les gestes des NPC.Mais pour certains, les lives comme ceux de Pinky Doll cachent une réalité plus sombre.
Bien que les lives NPC ne comportent pas de contenu à caractère sexuel, nombreux se demandent si ce type de contenu ne serait pas fétichiste. «Le streaming NPC est littéralement du camming sans être explicitement sexuel ou avoir à interagir avec les spectateurs», indique une internaute sur Twitter. Lié au «fétichisme du contrôle», le contenu NPC rappelle le principe des «cam girls», qui produisent du contenu sexuel à la demande par webcam, en échange d’argent.
Fétichisme ou pas?
Pourtant, certaines des créatrices réfutent le caractère fétichiste de leurs vidéos, comme Chery Crush. «Je ne fais pas du tout de contenu suggestif», affirme-t-elle. «J’ai toujours trouvé ça amusant et divertissant», explique-t-elle dans un entretien au New York Times. Quant à Pinky Doll, la jeune femme affirme ne pas se préoccuper de ce que les gens pensent de sa source de revenus. «Je ne fais pas attention à ce que les gens pensent de moi. S’ils veulent penser que je suis comme ci ou comme ça, ça me va. Au bout du compte, c’est moi qui gagne», confie-t-elle au média américain.
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