Connaissez-vous le «small talking»? L’astuce pour éviter les discussions houleuses du réveillon

Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de se réunir en famille, particulièrement cette année après deux éditions fortement perturbées par la pandémie. Mais avec une actualité anxiogène et parfois clivante, ces moments familiaux peuvent devenir sources de discussions agitées, voire houleuses. Pour les éviter, Amélia Lobbé, psychologue et autrice de «Le jour où j’ai apprivoisé ma peur», conseille le «small talking». Interview.

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ETX
Temps de lecture 3 min.

Les fêtes de fin d’année sont des rituels qui offrent une occasion de se réunir. Mises entre parenthèses ces deux dernières années du fait de la pandémie, prennent-elles une place particulière cette année?

Certainement, cette année, il sera plus facile de se déplacer pour les fêtes car il n’y a plus les restrictions dues au Covid. Cependant, les fêtes de fin d’année peuvent réactiver des sentiments de solitude, de nostalgie, de tristesse, pour les gens qui n’ont pas de famille, pour ceux qui sont en conflit ouvert avec leur famille, pour ceux qui n’ont pas les moyens de fêter Noël, pour les parents séparés qui n’ont pas leurs enfants à Noël, pour les enfants de parents divorcés qui ne peuvent pas se couper en deux, etc. Ce ne sera pas aussi simple que dans les téléfilms de Noël.

Les réunions de famille sont souvent l’occasion d’aborder des sujets susceptibles d’entraîner des disputes (la politique ou les vaccins par exemple). Pourquoi aborde-t-on plus ces sujets, qu’au travail par exemple où l’on passe plus de temps? Ces désaccords peuvent-ils influer sur les liens affectifs?

Tout d’abord, je pense qu’il vaut mieux se préserver et ne pas se rendre dans sa famille, si une personne nuisible pour nous est présente. Nous avons le droit de préserver notre intégrité physique et psychologique. Il vaut mieux éviter de réactiver un trauma, ce qui risque de nous bouleverser pour les six mois à venir.

Si on décide d’aller dans sa famille, je pense qu’il est préférable d’éviter d’aborder certains sujets qui fâchent, les sujets ’polémiques’, le temps du réveillon. Et il vaut mieux éviter aussi les sujets qui ont de forts enjeux émotionnels (comme les problèmes d’héritage, le prosélytisme alimentaire ou religieux…). Nous n’allons pas résoudre tous les problèmes du monde, ni les problèmes qui remontent à notre enfance, en une soirée.

Il vaut mieux privilégier le ’small talking’. Pour cela, on se contente de parler des sujets fédérateurs (le froid, les enfants, le chien, le chat, l’inflation, etc.).

Cette année, les fêtes de fin d’année ont une saveur particulière à la vue du contexte actuel avec notamment la guerre en Ukraine, l’inflation et les risques de coupures de courant. Pensez-vous que cela peut aider à réunir les familles et/ou à enterrer la hache de guerre?

Peut-être en effet, si tout le monde joue le jeu du ’small talking’ et de la bienveillance, et si tout le monde fait preuve d’un peu de tolérance et d’humour. Cela dit, même si une tante ou un beau-frère nous provoque et se montre ouvertement désagréable, on n’est pas obligé de mordre à l’hameçon et de nous gâcher la soirée. On peut éluder la question ou faire comme si on n’avait pas entendu la remarque désobligeante.

Amélia Lobbé, «Le jour où j’ai apprivoisé ma peur», paru aux éditions Le Courrier du Livre

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