En matière de masturbation, l’écart entre les femmes et les hommes se réduit de façon spectaculaire
Les femmes se masturbent de plus en plus. C’est la conclusion d’une enquête mondiale sur les différences hommes-femmes des pratiques masturbatoires.
Instaurée par Womanizer, la journée 2022 de la masturbation égalitaire a lieu cette année ce jeudi 23 juin… soit huit semaines plus tôt que l’année dernière! Il faut dire que l’écart masturbatoire entre les hommes et les femmes s’est considérablement réduit, puisqu’il est passé de 62% en 2021 à 47% en 2022.
De 59 à 100 fois par an
Selon l’enquête de Womanizer réalisée dans une dizaine de pays auprès de 22.315 participants, les femmes se masturbent 76 fois par an en moyenne, soit 23 fois plus que l’année dernière. C’est au Royaume-Uni que les femmes se masturbent le plus: 100 fois par an (contre 59 en 2021). D’ailleurs, cette région du globe, la journée nationale de la masturbation égalitaire a été fixée cette année au 8 mai.
Si l’écart semble se réduire de façon spectaculaire, 2022 ne marque pour autant pas l’égalité dans ce domaine, pointe toutefois l’enquête. En effet, les hommes se masturbent en moyenne 2,8 fois par semaine, soit deux fois plus que les femmes (1,4 fois par semaine).
Un regard révélateur de la société
Le sujet peut sembler anecdotique à première vue. Pourtant, la masturbation fait partie elle aussi de la (très) longue liste des inégalités hommes-femmes: charge mentale, stigmatisation, tabou, manque d’éducation… Nos sociétés ne voient en effet pas la masturbation d’un même œil selon le sexe de la personne qui la pratique.
Toute une éducation à faire
Et cela commence dès l’enfance, analysent les autrices de l’enquête qui préconisent d’ouvrir le dialogue sur la masturbation «non seulement à l’école, mais aussi à la maison». «Pas moins de 36% des personnes interrogées pensent que les parents devraient parler à leurs enfants de masturbation dès l’âge de 13 ans. Malheureusement, 18% pensent toujours que les parents ne devraient pas du tout parler aux enfants de ce sujet. (…) De plus, 20% des personnes interrogées ont appris le sexe en regardant de la pornographie – une source qui met en scène assez souvent des rôles de genre dépassés et un regard trop masculin».
Des stéréotypes à déconstruire
Un postulat que confirme la journaliste Lucile Bellan, autrice du guide Masturbation: «L’idée que les hommes ont des besoins sexuels plus importants que les femmes est aussi un stéréotype puissant qu’il faut déconstruire et qui est d’ailleurs une lutte dont se sont emparées les féministes. Il y a aussi cette idée selon laquelle un adolescent qui se masturbe ’est normal’. Alors que chez les adolescentes, cette question n’entre même pas en ligne de compte!», nous expliquait-elle en août 2021.