Êtes-vous dans une relation toxique? En voici les raisons
Il n’est jamais facile de se séparer d’une personne que l’on aime, encore plus si elle est toxique.
Pourquoi est-il plus facile de se séparer d’un partenaire gentil, attentionné, aimant qu’un partenaire malsain? Pourquoi encore penser à cette personne qui nous traitait mal pendant des semaines voire des mois.
Si cette question vous tourne dans la tête, pas de panique, vous n’êtes pas seul. Heureusement pour les personnes qui n’ont pas vécu ce genre de relation, vous ne pouvez pas comprendre pourquoi on se languit de son amant toxique. Pourtant, il existe de nombreuses raisons psychologiques qui expliquent pourquoi nous avons du mal à nous détacher de notre ex toxique.
Des comportements malsains
Chacun a une vision différente de ce qu’est une relation toxique, mais un point commun les relie toutes: on se sent mal. Une relation est censée enrichir votre vie, alors si l’une de vos relations vous laisse un sentiment de vide, d’incompréhension ou de manque de soutien, c’est peut-être une relation toxique.
Selon l’écrivain et chercheur spécialisé dans les troubles complexes du stress post-traumatique (CPTSD), Quinn Clark, une relation toxique est une relation qui cause une détresse importante, en raison du comportement d’une ou plusieurs personnes dans la relation. «Cette détresse peut être causée par la violence physique, émotionnelle ou mentale, la manipulation, le mensonge, la tromperie, le rabaissement, l’attaque, l’humiliation ou la coercition», explique-t-il.
Cela peut conduire à des schémas comportementaux malsains, notamment sur la codépendance, qui est une dynamique dans laquelle une personne domine et l’autre est soumise avec un cycle de colère et de peur réparé temporairement par un bombardement d’amour.
La bonne relation brisée
Toutes les relations toxiques ne commencent pas forcément mal. Au début, votre partenaire peut vous couvrir d’amour, de soins et d’affection (ce qui pourrait bien être du love-bombing, mais c’est difficile à repérer sur le moment) et puis changer son comportement vers quelque chose de négatif.
Ce faisant, on craint d’avoir fait quelque chose de mal et d’avoir «brisé la bonne relation». Dans ce cas-là, nous devons être capables de la réparer, ce qui peut nous inciter à faire plus d’efforts pour retrouver la bonne relation.
La peur de se retrouver seul
Si vous pensez que vous ne méritez pas une relation saine, il est possible que vous vous accrochez à ce que vous avez, même si la relation en question n’est pas satisfaisante. «Nous sommes plus susceptibles de continuer à essayer, ou à espérer, de «réparer» une relation toxique si nous avons une faible estime de nous-mêmes et pensons que cette relation est ce que nous pouvons demander de mieux.: Si nous pensons que nous ne sommes pas assez bons, assez intelligents, assez séduisants, cela peut vraiment alimenter nos idées sur la nécessité de faire plus d’efforts pour que les autres soient gentils avec nous ou nous traitent bien», explique Sarah Lee, psychothérapeute spécialisée dans les traumatismes de l’enfance et les CPTSD.
En suivant cette idée, nous pouvons nous accrocher à des relations, même terribles, parce que nous avons peur d’être seuls.
L’investissement personnel
Dans le monde des affaires, on appelle le fait d’être plus susceptible à poursuivre une activité quand on y investit du temps, de l’argent ou des efforts, «sunk cost fallacy» (erreur des coûts irrécupérables). Ce concept s’applique également dans les relations.
«Il est très difficile d’abandonner quelque chose quand on a l’impression d’y avoir consacré beaucoup de temps», explique Chris riley, médium des célébrités. Très souvent, nous avons l’impression que nous ne pouvons pas nous séparer de quelqu’un parce que nous avons un peu d’espoir que ça va s’améliorer, parfois nous nous accrochons à un ou deux moments spéciaux, qui nous empêchent de nous éloigner.»
Une relation familière
Certaines personnes ont du mal à se défaire des relations toxiques parce qu’elles leur sont familières, comme si nous étions programmés pour penser que les conflits sont une normalité.
Selon la psychothérapeute spécialisée dans les traumatismes, Charlotte Pardy MA, à un moment donné les éléments toxiques dans une relation deviennent normaux pour nous. «Des choses comme la croyance que l’amour est conditionnel, qu’un certain niveau d’agressivité ou d’absence d’émotions est normal dans une relation, que le contrôle, la critique et la compétition sont à prévoir dans les relations».
La normalisation
La normalisation peut commencer dès l’enfance. Cela peut venir, par exemple, des parents: tout va bien et la minute d’après tout est bouleversé. Ils étaient peut-être violents. Il est aussi possible qu’on ait essayé trop fort qu’ils nous remarquent en vain et que l’on se contente de penser que nous ne sommes pas importants.
«Si vous avez subi un traumatisme à un jeune âge et que vous avez peut-être eu un parent, un proche ou quelqu’un de narcissique à un jeune âge, nous sommes souvent entourés de tant de drames et de négativité que nous en venons presque à l’accepter», expose Chris.
L’imprévisibilité
De très doux et chaleureuse à l’enfer sur terre, la relation toxique est changeante et souvent quand on s’y attend le moins. Alors on en redemande, en espérant retrouver la chaleur de son partenaire. L’imprévisibilité est épuisante mais très addictive. C’est ce qu’on appelle le «renforcement intermittent».
«C’est pourquoi les gens jouent aux machines à sous», dit Sarah. «Nous ne savons jamais si nous obtiendrons la «version sympa», mais nous continuons à espérer que cette fois-ci, ce sera différent».
Des problèmes personnels
Dans certains cas, la relation toxique est aussi due à certains problèmes rencontrés par une ou plusieurs personnes. Si une personne a des problèmes de santé mentale, d’argent ou de dépendance, par exemple. Le fait que ces problèmes ne soient pas suivis et traités peut amener la personne en question à être instable sur le plan émotionnel.
Nous sommes humains et ces situations nous touchent. S’en éloigner peut nous faire sentir coupables. Il faut se rappeler que nous ne pouvons parfois pas aider et sauver tout le monde. Et qu’il faut parfois d’abord s’aider soi-même.
La manipulation
Si vous sortiez avec quelqu’un qui vous manipulait, il vous a peut-être convaincu que vous étiez responsables. Il exploite votre empathie pour vous garder près de lui. Pour se détacher de ce genre de relation, il faut faire un travail qui peut être difficile. Les traumatismes ont des effets compliqués sur le cerveau.
La «stabilité»
Lorsque l’on est traumatisé par quelque chose, le cerveau préférera toujours une situation de stabilité. En principe, le partenaire est une situation stable. Même face à de la violence, vous pouvez être convaincu qu’il est la meilleure option.
«Passer d’un environnement prévisible de maltraitance à l’inconnu est incroyablement terrifiant; ce n’est qu’après coup que nous sommes capables de saisir à quel point ces relations toxiques sont terribles, parce que nous nous sommes adaptés à une nouvelle normalité, plus sûre, dont nous ignorions l’existence auparavant» explique Quinn Clark.
Quand, lors d’une relation toxique, il y a des abus, notre corps est en état d’alerte permanent. Face au danger, nos instincts de protection s’activent, c’est très fatigant. Pourtant, de nombreuses personnes ayant subi un traumatisme restent dans une relation abusive, parce que l’abus est quelque chose de prévisible. C’est récurrent et donc fait partie de la normalité.
L’isolement
Les ruptures peuvent donner l’impression que l’on échoue. Nous pouvons nous sentir gêné ou honteux de se séparer. Il est d’autant plus difficile de se séparer que quelqu’un d’abusif parce qu’il faut faire face à ses amis à nouveaux. Une personne abusive vous convainc qu’elle veut votre bien et petit à petite réduit votre cercle d’amis proches.
Ce faisant, quand c’est le moment de sortir de la relation, il est particulièrement difficile de faire face à la honte de revoir ses amis et d’admettre que la relation n’était pas saine.