Les murs végétaux, une solution pour mieux isoler les bâtiments?
Une récente étude démontre que les murs végétalisés sont environ 30% fois plus efficaces pour retenir la chaleur dans les bâtiments. Autrement dit, ils représentent de meilleurs isolants thermiques et permettent de moins forcer sur le radiateur.
Réalisée par des chercheurs anglais de l'université de Plymouth, cette étude de terrain s'est concentrée sur un bâtiment datant des années 1970 (Sustainability Hub) et a comparé les capacités d'un mur non végétalisé composé de béton et de briques pour retenir la chaleur à celles d'un mur végétalisé. Le mur «vivant» a été élaboré à partir d'un système de feuilles de feutre flexible doté de poches dans lesquelles de la terre et des plantes ont été ajoutées.
Après cinq semaines d'observation, les chercheurs ont constaté que la quantité de chaleur perdue à travers le mur végétal était inférieure de 31,4% à celle de la structure originale. L'étude a également montré que les températures diurnes restaient plus stables dans le mur végétal. En d'autres termes, les bâtiments dotés de murs végétaux nécessitent une dépense d'énergie moins importante car ils conservent plus facilement la chaleur.
Publiée dans la revue Building and Environment, l'étude est l'une des premières à évaluer l'influence thermique des systèmes de murs végétalisés sur les bâtiments existants dans les régions tempérées. Les chercheurs rappellent qu'au Royaume-Uni, les bâtiments seraient directement responsables de 17% des émissions de gaz à effet de serre.
«En Angleterre, environ 57% des bâtiments ont été construits avant 1964. Bien que les réglementations aient changé plus récemment pour améliorer la performance thermique des nouvelles constructions, ce sont nos bâtiments existants qui nécessitent le plus d'énergie pour être chauffés et qui contribuent de manière significative aux émissions de carbone. Il est donc essentiel que nous commencions à améliorer la performance thermique de ces bâtiments existants», note dans un communiqué le Dr Matthew Fox, chercheur en architecture durable et auteur principal de l'étude. L'ajout de murs végétaux comme isolants thermiques pourrait donc faire partie des solutions.
Au niveau mondial, les émissions liées au secteur du bâtiment ont atteint 9,95 gigatonnes de CO2 en 2019, selon des chiffres de l'Onu. Si on ajoute les dépenses relatives à la construction de nouveaux édifices, le bilan carbone du secteur du bâtiment représente 38% de l'ensemble des émissions de CO2 liées à l'énergie. Pour parvenir à un parc immobilier net sans carbone en 2050, ces émissions devraient être réduites de moitié d'ici à 2030, estime l'Onu.