Pourquoi faut-il arrêter d’envoyer des messages vocaux?

Ah les messages vocaux. On a tous un pote qui adore nous envoyer des audiobooks de sa vie à trois heures du matin ou ce proche qui met dix minutes en vocal pour nous expliquer une info qui tient en trente secondes. Si certains peuvent en rire, d’autres sont clairement agacés par ces vocalisateurs en puissance et voici quatre de leurs récriminations.

Veuillez accepter les cookies pour afficher ce contenu.
On chill
par
Sarah Mangeleer
Temps de lecture 4 min.

D’où ça vient?

Pour rappel, cette fonctionnalité autant adorée que haïe a vu le jour en 2013 sur WhatsApp puis en 2018 sur Instagram. Pourquoi les «vocaux» ont-ils rencontré un tel succès initialement? D’après Alexandre Eyriès, chercheur et enseignant à l’université de Lorraine: «Quand on appelle quelqu’un, si cette personne ne décroche pas, on laisse un message vocal sur son répondeur. La note vocale, c’est entre les deux. Ça permet d’avoir un échange sans être dans l’interaction directe », explique le spécialiste.

En plus de satisfaire notre besoin de communiquer avec autrui (même si ce dernier ne décroche / ne nous écoute pas directement), les vocaux ont un côté très pratique. Plutôt que de s’arrêter et de se poser pour écrire un message, il suffit d’appuyer sur un bouton et de parler (tout en continuant à marcher ou à poursuivre l’activité qu’on était en train de faire). C’est un gain de temps pour celui qui parle mais pour celui qui reçoit et qui doit écouter… c’est malheureusement tout autre chose. Voici pourquoi.

Une perte de temps

«Alors heu… je voulais dire que… mince attends, je sais plus…», ça vous dit quelque chose? On a tous un pote qui a du mal à garder le fil de ses idées et qui prend dix minutes pour expliquer une info qui devrait en demander trois max’. Contrairement aux messages écrits qui en général, vont droit au but et ne prennent que quelques secondes de lecture, ce n’est pas toujours le cas des vocaux. Et si au départ on lâchait des vocaux pour que «ça soit plus rapide», il arrive fréquemment que l’inverse se produise pour le receveur du message.

«Le message vocal a effectivement un côté très agaçant, il est souvent très long pour dire peu de c hose. On a l’impression de perdre du temps là où un SMS aurait pu être plus rapide et concis. On bloque du temps à son interlocuteur», affirme Alexandre Eyriès. Et quand on voit que Whatsapp a prévu une fonction «avance rapide», on se doute qu’ils l’avaient vu venir à des km.

Une contrainte de lieu et de temps

Un autre point négatif de ce moyen de communication est que le message vocal ne peut pas s’écouter n’importe quand ni n’importe où. Il nécessite une bonne paire d’écouteurs (ou une pièce suffisamment calme pour entendre) et également: une certaine plage horaire disponible pour écouter l’entièreté des messages. Ce n’est donc absolument pas pratique pour la personne qui reçoit le ou les vocaux, en particulier si leurs contenus sont très importants ou sensibles et exigent d’être écoutés rapidement…

Une pratique jugée comme «narcissique»

Pour Alexandre Eyriès, envoyer des vocaux est une démarche profondément égoc entrique : «Il y a un petit côté égocentrique, voire narcissique, quand on laisse un message vocal. Je profite des audios pour te raconter ma vie, mais je ne te laisse pas me raconter la tienne. C’est un plaisir égoïste, car c’est l’assurance de ne pas être interrompu», explique-t-il. On peut accorder que si c’est «facile» pour celui qui laisse le vocal, ça l’est beaucoup moins pour le receveur qui va devoir prendre les cinq voir les dix (parfois quinze!) prochaines minutes à écouter quelqu’un parler unilatéralement.

L’impossibilité d’accéder facilement aux informations

Qui n’a jamais été frustré en devant réécouter un message vocal de dix minutes pour retrouver une information ? Bien souvent en prime, c’est extrêmement difficile de retomber du premier coup sur l’endroit désiré. Du coup? On doit réécouter le même message une seconde fois (voir trois) pour trouver l’information que l’on recherche et on sacrifie une vingtaine de minutes de sa journée rien que pour ça. Bref, encore une fois, merci mais non merci!

Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be