Voici ce que votre façon d’offrir et de recevoir des cadeaux dit de vous!
Que se cache-t-il derrière notre façon d’offrir et de recevoir des cadeaux? La psychologue Sylvie Tenenbaum donne des éléments de réponse.
Une simple tradition, les cadeaux? Détrompez-vous! Les psychologues sont unanimes: le rapport que chacun et chacune entretient avec les présents en dit long sur la personnalité. Que l’on adore faire des cadeaux, que cela nous donne au contraire des sueurs froides ou encore que la simple idée d’en ouvrir nous mette mal à l’aise, il existe toute une palette de réactions et d’émotions liées à ce cérémonial très ancré dans nos mœurs. Décryptage avec la psychologue Sylvie Tenenbaum.
«Certaines personnes ont une peur panique de se tromper»
Plus que quelques jours avant la grande cérémonie des fêtes de fin d’année et tout le folklore qui l’accompagne: grandes tablées familiales, chants de Noël… sans oublier les cadeaux bien sûr. Ah, les cadeaux! Source de joie et de véritable plaisir pour beaucoup d’entre nous, ils peuvent se transformer en réels objets d’angoisse pour d’autres. Il existe même un mot pour désigner ce phénomène: la capitellophobie, qui fait à la fois référence à la peur d’offrir des cadeaux, mais également à celle d’en recevoir. Selon un récent sondage réalisé par Appinio à l’approche de Noël, 35% des Français avouent éprouver du stress à l’idée de chercher un cadeau pour leurs proches. «Certaines personnes ont une peur panique de se tromper: soit ils achètent 20 cadeaux ou alors aucun! Le plus souvent, ce stress peut provenir d’une peur de ne pas viser juste, et donc de ne pas faire plaisir à la personne à qui on offre», analyse la psychologue Sylvie Tenenbaum, autrice du livre «Ce que disent nos cadeaux», publié en 2010 aux Éditions Leduc.
La peur de… recevoir des cadeaux!
S’il est facile et courant d’éprouver du plaisir à gâter ses proches, l’angoisse que cela peut générer chez certaines personnes est dans le même temps somme toute compréhensible. Surtout lorsque l’on sait que les attentes varient fortement selon les personnes à qui l’on s’apprête à offrir des présents. Et si cela reste a priori gérable pour les anniversaires, Noël peut vite devenir un véritable casse-tête quand les personnes sont nombreuses à se réunir dans la même maisonnée pour célébrer les fêtes de fin d’année! «Mais il y a aussi la peur de recevoir, «souligne Sylvie Tenenbaum. «Cela peut s’expliquer par la peur que le cadeau ne nous plaise pas, ou encore par un manque d’estime de soi par exemple si l’on pense qu’on ne mérite pas ces attentions. Il ne faut pas oublier non plus que le rituel des cadeaux est régi par trois actes: offrir, recevoir et rendre. Même si le dernier est implicite, on se dit, de façon plus ou moins consciente, que l’on devra offrir un cadeau à son tour à une prochaine occasion. Et certaines personnes n’aiment pas rendre, ce qui fait qu’elles n’aiment pas non plus recevoir», explique la psychologue.
«Le cadeau nourrit le lien affectif»
Mais pourquoi accordons-nous tant d’importance à l’échange des cadeaux? «Le cadeau permet de nourrir le lien affectif: c’est la raison pour laquelle cette tradition reste importante et qu’elle prend son sens lorsque l’on vise juste. On montre à cette personne qu’on a été attentive à ce qu’elle aime, qu’on a écouté et retenu ce qu’elle nous a raconté», considère Sylvie Tenenbaum. Mais il arrive parfois de tomber à côté, par manque de temps, par peur ou encore par égoïsme («si j’aime, il ou elle aimera forcément!»). «On a parfois tendance à oublier que nos goûts ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux des autres! Mieux vaut par exemple éviter d’offrir un pull jaune à quelqu’un qui déteste cette couleur!», confirme la psychologue.
Des cadeaux à éviter
Seulement voilà, faire une surprise s’avère toujours un peu risqué, de surcroît si l’on ne connaît pas assez la personne ou que celle-ci a des attentes bien particulières. Le plus simple dans ces cas-là ne serait-il pas tout simplement de s’enquérir directement auprès de la personne concernée en lui demandant ce qu’elle souhaite ou de mener l’enquête auprès de ses proches si l’on veut à tout prix conserver l’effet de surprise? «Oui», abonde Sylvie Tenenbaum, soulignant au passage qu’en plus d’être un moyen efficace d’éviter les cadeaux maladroits, c’est aussi un bon rempart contre les présents passifs agressifs, comme le fait d’offrir une crème anti-rides à sa belle-mère ou un aspirateur à sa conjointe…
Et en effet, certaines idées de cadeaux semblent clairement à éviter. Un récent sondage IFOP réalisé par l’hébergeur de sites web Hostinger a listé les présents que les Français redoutent le plus de trouver sous le sapin. Pour les femmes, les appareils électroménagers arrivent en tête des indésirables (33%). De leur côté, les hommes citent les vêtements et autres accessoires de mode, tandis que 12% des 18-24 ans espèrent ne pas recevoir de livres. Bon à savoir pour celles et ceux qui n’ont pas encore finalisé leurs emplettes de Noël! Rassurez-vous toutefois: 32% des personnes interrogées disent ne pas éprouver de craintes particulières à ce sujet et partent du principe que peu importe le cadeau qu’ils recevront, c’est l’intention qui compte!