Voici pourquoi on ne sort plus au resto comme avant
Ce n’est qu’au moment de la crise sanitaire, lorsqu’ils ont été sommés de fermer, que nous nous sommes rendus compte combien les restaurants étaient essentiels à notre quotidien. On a renoué en 2022 avec ce symbole de l’art de vivre, mais ils démontrent désormais une autre manière d’appréhender une sortie au restaurant.
Trois ans après le début de la crise sanitaire, on a tous encore en tête la désolation autant que la consternation des restaurateurs lorsque le gouvernement leur a ordonné de baisser le rideau pour contrer la propagation de la Covid-19. Si les professionnels de la restauration ont bénéficié de mesures telles que le chômage partiel, un report des échéances fiscales et sociales ou d’un fonds de solidarité pour tenir pendant la fermeture, ils n’ont retrouvé une activité normale qu’en 2022. Et quelle année à en croire leur chiffre d’affaires, calculé par Gira Conseil, le cabinet de référence pour mesurer les tendances dans le secteur de la restauration. En hausse de 13,6%, le business des restaurateurs a connu une année de reprise jugée historique. Concrètement, on parle d’un chiffre d’affaires de 113,925 milliards d’euros.
Retour au resto
Malgré la flambée du coût des matières premières décriée par les chefs l’année dernière, pour justifier la hausse des prix de leurs menus, les Belges sont bel et bien retournés au restaurant. Ni l’inflation ni le succès de la livraison n’ont ainsi eu raison de la sortie au restaurant. Pour autant, les habitudes évoluent et l’on ne s’attable plus de la même manière. C’en est fini du rendez-vous prévu de longue date. De l’avis de Gira Conseil, les Belges sortent au restaurant de façon plus spontanée. Plus étonnant, à l’ère des chefs devenus stars tant sur les réseaux sociaux ou lors d’événements populaires comme Taste of Paris, le festival de gastronomie invitant à déguster leurs plats signatures à prix plus accessibles, le nom d’un cuisinier ne motive plus nécessairement une réservation. On choisit une table pour sa cuisine ou les produits qu’elle sert. Peut-être les émissions de cuisine comme «Top Chef», sinon le discours appuyé des cuisiniers sur la nécessité de respecter le travail des producteurs, ont-elles amené les consommateurs à davantage intellectualiser le sujet pour optimiser davantage leur sortie qu’ils envisagent désormais comme une vraie expérience… Par exemple, Gira Conseil a remarqué une propension à découvrir de nouvelles cuisines et à préférer des saveurs d’ailleurs.
Malgré le contexte de l’augmentation du coût de la vie, la sortie au restaurant reste malgré tout préservée. L’année dernière, le nombre de repas pris hors domicile a ainsi augmenté de 8,3%, que ce soit le midi ou le soir. Il n’y a que 7% de consommateurs qui déclarent ne jamais aller au restaurant au déjeuner et seulement 1% au dîner.
Et quand on est à table, on prend son temps: en 2015, le temps moyen pour déjeuner ou dîner était de 31 minutes. Comme s’il fallait rattraper le temps perdu pendant la crise sanitaire, cette durée s’est légèrement allongée en 2022 pour se situer à 36 minutes en moyenne.
Il ne faut évidemment pas se leurrer, l’inflation a tout de même un impact sur la restauration, pour la moitié des consommateurs (51%) qui déclarent avoir réduit le budget de ce type de sortie. Et ce n’est pas une problématique générationnelle puisque cette décision concerne aussi bien les 18-34 ans (33%) que les 35-49 ans (34%). La hausse des prix est clairement la raison de cette fréquentation moindre des restaurants.
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