Y aura-t-il bientôt un congé menstruel en Belgique ?

L’Indonésie, la Corée du Sud et plus récemment l’Espagne ont mis en place un congé menstruel permettant aux employés souffrants de règles douloureuses de prendre un ou plusieurs jours de congé par mois. Ce congé pourrait-il bientôt arriver chez nous ?

On chill
par
Charlotte Denis
Temps de lecture 3 min.

Il y a quelques mois, l’Espagne devenait le premier pays européen à introduire le congé menstruel. Ce congé maladie payé permet aux personnes menstruées de prendre un ou plusieurs jours de repos lorsqu’elles souffrent de règles douloureuses. L’idée pourrait-elle bientôt arriver en Belgique ?

Des partis réticents

Comme le souligne Le Vif, les partis politiques belges restent très divisés sur la question et s’interrogent sur plusieurs aspects. Le premier point soulevé est que la douleur et l’intensité des règles diffèrent fortement d’une personne à l’autre. Certaines n’ont aucune douleur tandis que d’autres en ont pendant plusieurs jours. Un autre point qui inquiète les politiques est la discrimination à l’embauche qui pourrait découler la mise en place d’un tel congé. Certains employeurs pourraient être hésitant à engager quelqu’un qui sera systématiquement absent une fois par mois. Enfin à l’école , « un jour d’absence tous les mois pose fortement question en termes d’apprentissage », comme le souligne Catherine Fonck, présidente du groupe Les Engagés à la Chambre. Pour Sophie Rohonyi (DéFI), il existe un véritable risque de banaliser et de négliger ces douleurs vécues. Elle craint que ce congé menstruel de trois jours ne soit pas suffisant pour répondre à la gravité de ce que ces personnes éprouvent chaque mois. «Il y a un risque que les employeurs se disent: ‘Voilà, tu as eu ton congé, après, tu n’as plus à t’en plaindre’», explique-t-elle.

Quelles alternatives au congé menstruel ?

Si le PTB se positionne en faveur d’un congé menstruel et qu’ECOLO se dit «ouvert à la discussion», la majorité des partis reste perplexe. Le PS prône une meilleure détection et une prise en charge plus adaptée et, tout comme le MR, se dit en faveur de certificats médicaux permettant aux personnes souffrant de règles douloureuses de prendre congé. Les partis prônent aussi une meilleure sensibilisation des responsables d’entreprise, des directeurs d’école et des décideurs politiques pour qu’ils proposent plus de flexibilité au travail et à l’école. Des horaires aménagés, voire même la possibilité de quitter les cours ou le travail pour soulager leurs douleurs menstruelles sont aussi des idées discutées. Sophie Rohonyi propose, elle, d’offrir trois jours de congé par an pour permettre aux personnes souffrant de règles douloureuses de recevoir un diagnostic et un traitement. Une autre idée est d’encourager les employeurs à créer des espaces de repos pour ces personnes sur leur lieu de travail ou à l’école.

En clair, le congé menstruel ne semble pas être pour tout de suite en Belgique.

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