Ann se révèle dans un premier album solo rayonnant, «Boomerang»
Après de multiples expériences, tant en musique que sur les planches voire même derrière un micro en radio, Ann a finalement décidé de se lancer en solitaire et livre son premier album, «Boomerang». Celui-ci aborde les relations amoureuses et tout ce qu’elles ont de complexe, avec dix titres aux accents tantôt jazzy, tantôt pop, mais toujours rayonnants.
Vous aviez déjà sorti un premier album avec le groupe Djane, mais c’est la première fois que vous vous lancez en solo. Qu’avez-vous ressenti?
Ann: «C’était fameux! De tous mes projets artistiques, c’était le premier que je démarrais toute seule. Djane s’est terminé parce que nous avions des envies différentes, comme cela peut souvent arriver. Je suis ensuite partie sur un projet solo et j’ai enregistré un album dont j’étais très heureuse, mais je ne me sentais pas bien de le défendre seule parce que je manquais de confiance en moi. J’ai fait un énorme blocage et cet album est toujours dans les tiroirs. Il m’a fallu quelques années avant de retenter ma chance toute seule, et c’est grâce à l’impro que j’ai eu le déclic.»
Vous avez vécu de nombreuses expériences de groupe sur les devants de la scène. Comment avez-vous pris la décision de vous lancer en solo?
«Lorsque l’on présente un projet en groupe, il y a une sorte d’émulation qui est géniale. Mais je ressentais tout de même qu’il y avait une certaine fatigue parce que ce sont des compromis en permanence. J’avais envie d’être la seule à tirer les bénéfices de mon travail. A contrario, j’ai adoré le processus, mais c’est sûr que sur scène je ressens moins d’enthousiasme et de plaisir que quand je suis au sein d’un collectif.»
On vous sait chroniqueuse à la télé et en radio, mais aussi actrice et chanteuse. D’où vous vient cette boulimie artistique?
«Je ne parlerais pas de boulimie, je dirais plutôt que je fonctionne à l’instinct. J’ai commencé les chroniques à 38 ans alors que c’est l’âge auquel certains les arrêtent (rires). J’ai commencé le théâtre à 34 ans, je me suis lancé tard dans la chanson, bref: j’ai toujours un peu fait les choses à l’envers. Tout ça se fait au gré des rencontres, mais quand j’y vais, j’y vais à 100%. Je donne beaucoup de cœur et d’authenticité à mes projets, ce qui leur donne une ampleur décuplée. C’est peut-être ainsi que l’on pourrait voir de la boulimie.»
Pourriez-vous vous consacrer uniquement à la musique, dans l’hypothèse où votre carrière prend une nouvelle dimension, ou avez-vous besoin de ces différentes activités pour trouver un certain équilibre?
«Ce sont des questions que je me pose moi-même. Depuis le confinement, je me suis retrouvée seule avec moi-même et je ne suis plus sûre que j’ai envie d’une réelle notoriété. Je prends autant de plaisir en faisant des chroniques qu’en musique, je ne voudrais abandonner ni l’un, ni l’autre. Certains artistes comme Angèle ont le potentiel pour attirer un très large public. Je n’ai pas ce même potentiel et j’ai plus un public de niche. Ils comprennent tout de suite ce que je veux leur proposer et quelles sont mes intentions.»
Votre album «Boomerang» s’interroge sur les relations amoureuses. Avez-vous trouvé des réponses à certaines de ces interrogations?
«C’est la chose la plus incroyable et complexe au monde. Forcément, j’y ai beaucoup pensé durant le confinement, d’autant plus que ça manquait à ce moment-là dans ma vie. Les gens peuvent être très simples en amitié, mais que la névrose et les bagages non-résolus s’invitent lorsqu’on passe à une relation amoureuse. Ces choses non-résolues te reviennent en pleine face, comme un boomerang, d’où le titre de l’album. Mais ça m’a fait beaucoup de bien d’explorer ça en l’écrivant.»
L’idée des rendez-vous d’Ann vous est venue grâce à un changement dans votre personnalité?
«Oui, j’ai pris du temps lorsque je fais un live désormais, j’accompagne ça d’une dégustation de vins et de divers produits. Ce sont les seules choses qui nous restaient lors de cette période et donc se retrouver autour de ça était important, j’avais envie de m’ouvrir à ce nouveau monde. Quelque chose de nouveau se dessine et il découle de toutes ces réflexions. Je croise donc trois choses: la musique, un sujet de discussion avec un invité pour échanger avec le public et une dégustation avec un vigneron belge.»
«Boomerang» est disponible sur toutes les plateformes d’écoute. Le nouveau single «Vie de conne» avec Marie Darah sera disponible le 20 avril.
Les prochains rendez-vous de Ann auront lieu:
Le 28 avril au «Happy Studio» à Liège
Le 12 mai au théâtre «Fou Rire» à Bruxelles