Bear’s Den raconte son lien avec la Belgique: «Notre premier concert à Werchter a été déterminant»
Le duo britannique Bear’s Den a volé les banjos de Mumford & Sons pour régaler le public de Rock Werchter vendredi dernier avec des perles folk comme «Agape» et «All That You Are». Metro a eu l’occasion de s’entretenir avec le chanteur/guitariste Andrew Davie et le batteur/bassiste Kevin Jones, quelques heures avant leur concert à The Barn.
Bonjour, messieurs! Pas trop nerveux?
Andrew Davie : «Plus l’heure du concert approche, plus nous devenons nerveux. Après toutes ces années, la nervosité s’installe encore et toujours avant chaque prestation.»
Qu’est-ce que cela fait de fouler pour la troisième fois la scène de Rock Werchter?
Kevin Jones : «C’est formidable! Nous avons passé tellement de bons moments ici, nous étions très impatients de refaire le plein de nouveaux souvenirs.»
Que pensez-vous du public belge?
Andrew : «Il est incroyable. Franchement, la première fois que nous avons joué ici, nous n’avions jamais vu un public aussi enthousiaste. Ce concert à The Barn en 2016 a été un de nos meilleurs concerts. La deuxième fois a été aussi magique, mais différente.»
Lors de votre deuxième passage à Rock Werchter vous étiez sur la scène principale. Que préférez-vous, Main Stage ou, quand même, The Barn?
Kevin : «Par pure nostalgie je dirais The Barn. Notre premier concert dans cet endroit a été un moment tellement déterminant dans l’histoire de Bear’s Den. De plus, c’est plus intime, cela nous convient mieux, je pense.»
Vous allez certainement jouer tout à l’heure pendant votre concert des morceaux extraits de votre EP «First Loves» qui est sorti récemment. Une chanson comme «Evelyn» raconte-t-elle l’histoire d’une relation que vous avez vécue ou est-ce de la fiction à l’état pur?
Andrew : «C’est une combinaison de plusieurs expériences que nous avons vécues dans notre jeunesse. Un mélange d’amitiés, de relations et de souvenirs divers, réels ou pas. Et de la relation complexe que nous entretenons avec l’amour.»
Dans «Summer & Smoke» vous chantez: «I don’t feel alive / But when I’m with you I really do». Le premier amour est-il forcément le plus spécial?
Andrew : «Je pense que la phase de début de chaque relation romantique est intense et excitante. Elle comporte une certaine beauté. Mais la plus grande source d’inspiration pour l’EP a été la paternité. Rien ne peut vous y préparer. Vous pensez savoir ce qu’est l’amour, mais croyez-moi: you know nothing. J’éprouve maintenant pour la première fois au plus profond de moi ce que signifie l’amour paternel: ma fille éveille en moi un amour et une joie tellement intenses – un sentiment qui ressemble à celui qu’on éprouve quand on est gamin et qu’on tombe amoureux pour la première fois. Je me souviens de ce que ma mère me disait quand j’étais enfant: ‘On ne sait jamais ce qu’est l’amour, jusqu’à ce qu’on en fasse l’expérience soi-même.’ C’est aussi valable pour la paternité.»
Kevin: «Mais, à côté de cela, à chaque nouvel amour, un univers totalement neuf s’ouvre. C’est la raison pour laquelle j’ai baptisé l’EP «First Loves»: c’est à chaque fois comme la première fois.»
L’amour est-il le plus beau des sentiments?
Kevin : «Oui, mais aussi le plus angoissant. Parce que l’amour peut aussi être dangereux et terriblement fragile. Comme avec la paternité d’Andrew: vous êtes alors fragile via une autre personne que vous-même. (s’adressant à Andrew) Tu es d’accord avec moi?»
Andrew : «Absolument. Joliment formulé.»
Je pense que l’amour de votre public pour Bear’s Den est dû à votre authenticité. Il n’y a rien de «fabriqué» chez vous, vos chansons proviennent du plus profond de vos âmes. Cette pureté est-elle votre principale force d’attraction?
Andrew : «C’est très sympa à entendre, mais nous pensons autrement. Je m’explique: si nous avions d’autres façons, plus faciles, d’écrire des chansons, nous n’hésiterions pas une seconde (en riant). J’aime écrire des chansons lorsque les choses ne sont pas au top dans ma vie. Vous savez, si tout marche comme sur des roulettes et que vous sentez bien dans votre peau, vous allez au pub avec vos amis. Quand cela ne va pas, c’est plus difficile de trouver les bons mots. Quand je m’installe pour écrire, j’ignore généralement ce que je veux coucher sur le papier. La chanson vient naturellement.»
«En partageant mes sentiments aussi dans ces moments difficiles avec Kevin – en qui j’ai une grande confiance – j’ose mettre mon âme à nu devant un public plus vaste. Cela nous bouleverse à chaque fois de constater que les gens se reconnaissent dans mes émotions: c’est très beau et fort.»
«Ce n’est pas vraiment une réponse à comment gérer les moments difficiles dans votre vie, mais exprimer ces pensées et ces sentiments adoucit la souffrance. Que ce soit via une chanson ou un tableau, essayez de communiquer. Cela aide.»
Pour conclure, j’ai appris que vous étiez de grands fans de Tamino. Il passe après vous à The Barn: vous irez le voir?
Kevin : «Tout à fait! Dès que nous aurons récupéré de notre propre concert.» (en riant)
Qu’est-ce qui vous attire dans sa musique?
Kevin : «Il s’inspire beaucoup de la littérature et de la poésie classiques, qui sont aussi pour nous de grandes sources d’inspiration. Et il possède la plus belle voix de Belgique.»
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