Charles se dévoile: «Je ne suis ni Beyoncé, ni Angèle, j’avance petit à petit»
En un temps record, Charles sort son premier album, «Until We Meet Again». Nous avons rencontrée la jeune chanteuse belge qui sera le 28 août à Scène-sur-Sambre et le 20 octobre à l’Ancienne Belgique.
Depuis qu’elle a remporté «The Voice en 2019», la vie de Charles a été particulièrement mouvementée. Entre l’excitation de lancer sa carrière dans la musique, ses histoires personnelles, et la crise sanitaire, la jeune femme de 21 ans avec beaucoup de choses à raconter. Avec «Until We Meet Again», elle continue de présenter son univers, après son premier EP sorti l’année dernière.
L’année dernière, c’était avec un EP que vous vous étiez présentée au public, mais cette fois-ci, vous arrivez avec un album entier. En quoi la saveur est-elle différente?
Charles: «A notre époque, ça ne change plus grand-chose, mis à part la symbolique. C’est un accomplissement et ça en impose, donc je suis très heureuse que cela soit sorti. Mais l’aventure Charles a commencé bien avant, dès que j’ai sorti le premier single. Je considère plus cette sortie comme un nouveau chapitre, mais les présentations avaient déjà été faites il y a un moment.»
«Until We Meet Again» a été composé en moins d’un an, ce qui est un temps plutôt rapide pour un disque, le temps vous a-t-il également semblé court?
«Oui, et si c’était à refaire, je prendrais certainement plus de temps, mais si tout cela a été très naturel. À la sortie des festivals l’été dernier, je suis entrée en studio dans l’optique de composer de nouveaux morceaux, sans penser à l’album. Au final, tellement de choses se sont passées dans ma vie que j’ai eu énormément de choses à raconter et d’inspiration. Il a donc rapidement été décidé de transformer tout cela en album et le timing a été parfait, mais j’aurais simplement voulu peaufiner l’une ou l’autre chose avant de le sortir.»
Votre nom d’artiste, Charles, est une référence à votre grand-père décédé et le titre «Didn’t get to say goodbye» lui est également dédié, ce qui montre bien l’importance qu’il recouvre. Qu’a-t-il fait pour avoir une place aussi importante dans votre cœur?
«Nous avions un lien très spécial depuis que je suis toute petite et nous étions très proches. Il m’a appris énormément de choses, notamment sur la nature qui m’entourait. Il avait une quantité folle d’histoires à raconter sur son passé de paracommando et je buvais ses paroles. C’était une relation très spéciale et il a été le premier proche auquel je tenais autant à nous quitter. Je voulais donc prendre son prénom en tant qu’artiste pour qu’il m’accompagne tout au long de cette aventure.»
Entre Matthew de Puggy, Julien Joris de Delta, et Jeroen de The Subs, on peut dire que votre disque a une patte très belge. Existe-t-il une forme de solidarité et d’entraide au sein du microcosme de l’industrie musicale belge?
«En ce moment, de nombreux artistes se font une place et arrivent sur la scène belge. On se croise souvent à des événements et on se soutient tous de façon naturelle entre artistes belges parce qu’on sait que c’est un petit pays et qu’il faut se serrer les coudes. Il n’y a pas de concurrence ou de compétition entre nous et, si l’on peut se faire grandir les uns et les autres, c’est avec plaisir.»
Malgré le fait qu’il ne s’agit là que de votre premier album, vous avez déjà quelques scènes de prestige à votre actif (Werchter, Spa, Ronquières, le Botanique). Arrivez-vous à réaliser tout ce qui vous arrive ou c’est parfois difficile?
«Je dois dire que lorsque je me suis retrouvée à Werchter, le stress était à son paroxysme. Mais parfois on passe de cela à un public de 50 personnes. Ce n’est pas la même chose, mais ça te forge et j’y vais step by step. Je ne suis ni Beyoncé, ni Angèle, et j’avance petit à petit, notamment grâce au fait que je suis très bien entouré.»
Vous n’avez pas encore connu de tournée sans restrictions Covid. Avez-vous le sentiment de réellement rencontrer votre public depuis vos dates en 2022?
«C’est arrivé plutôt l’année passée, mais je me rends compte que j’ai une base de fans ‘hardcore’ qui grandit de plus en plus, principalement des filles. Je réalise aussi que je touche un public de tout âge, ce qui est trop cool! Maintenant que la Covid-19 est moins présente dans nos vies, cela change aussi les liens que je peux entretenir avec le public. J’adore échanger avec les gens!»
Le 28 août à Scène-sur-Sambre, à Thuin
En quelques lignes
C’est ce qu’on appelle une entrée fracassante! Après un premier EP en 2021, Charles est déjà de retour un an plus tard. Et il faut dire que l’analyse que l’artiste est juste: elle propose des titres très intéressants tout au long de «Until We Meet Again», mais il manque sans doute quelques ajustements qui auraient pu être faits avec un peu plus de temps. Avec ceux-ci, on tenait peut-être l’un des albums de l’année… Toutefois, on ne se lasse pas du très pêchu «Systematic», de «Miss You When You’re There», ou encore de «Never Fair». Attention, artiste à suivre de près! 4/5