Le phénomène Fred Again.., un geek devenu roi du dancefloor
Avant de démarrer votre projet solo, vous avez collaboré avec de nombreux artistes de renom comme Ed Sheeran. Pourquoi avez-vous commencé à faire de la musique pour vous-même?
Fred Again..: «J’avais le sentiment qu’il y avait quelque chose que je devais faire mais auquel je ne me consacrais pas assez. Par le passé, j’avais déjà créé de nombreux titres qui n’étaient pas destinés à d’autres artistes, donc j’ai plus eu le sentiment de me recentrer sur moi-même après avoir beaucoup donné aux autres.»
Lorsque votre premier album, «Actual Life» (La vie réelle, ndlr) sort, la vie n’a rien de normal puisque nous sommes au beau milieu d’une pandémie. Le contexte n’invitait pas à la danse et, pourtant, l’album est devenu viral. Pourquoi?
«Je n’en sais rien et je pense que je suis la personne la moins bien placée pour répondre à cette question. Je ne vis pas cette expérience musicale de la même manière que le public qui la reçoit.»
«Marea» est devenu un hymne pour une génération frustrée par la Covid-19. Était-ce l’objectif au moment d’écrire cette chanson?
«Je n’ai pas bien compris ce qui est arrivé à cette chanson (rires). À l’origine, j’ai juste été inspiré par l’énergie de mes amis mais c’est clair que le titre a pris une tout autre dimension à cause de la crise sanitaire. C’est quelque chose de très difficile à expliquer pour moi.»
Vos différents albums évoquent à de nombreuses reprises la santé mentale, qui est devenue un sujet central depuis quelques années. Comment expliquez-vous que cela ait pris une place aussi importante dans notre société?
«Je pense que cela a toujours eu une place importante, mais c’est clair que c’est devenu aussi crucial que la santé physique et j’imagine que c’est un bon signe, que cela montre que nous évoluons en tant qu’humains et en tant que société. C’est un sujet à prendre au sérieux. À cet égard, je trouve que nous allons dans la bonne direction.»
Vos trois premiers albums, à savoir «Actual Life» 1, 2 et 3, se basent sur de courts extraits issus de votre vie quotidienne ou de certaines trouvailles en ligne. Quand savez-vous que vous avez trouvé un «sample» qui vaut la peine?
«Je réalise des enregistrements à longueur de temps et chaque jour, j’ai du contenu qui s’accumule sur mon téléphone. Parfois, je me rappelle juste d’un sample qui m’a fait ressentir une certaine émotion et j’ai envie de mettre tout cela en musique. Tout cela se base sur la vision que j’ai du monde et sur ce que tout cela me fait ressentir.»
Comment passe-t-on d’un «sample» à une chanson aboutie?
«C’est un travail de longue haleine et je réalise des centaines de tentatives avant de finaliser un titre. Quand je pense à une chanson comme ‘Danielle’, j’ai réalisé des dizaines de versions finales avant de choisir celle qui se retrouve sur l’album. À l’inverse, j’ai réalisé la chanson ‘End of me’ en une après-midi, parce que mon premier instinct était le bon.»
Pensez-vous poursuivre l’aventure «Actual Life»?
«Actual Life 3 était le dernier chapitre de cette aventure. J’ai besoin de tourner cette page et de continuer à avancer car j’ai le sentiment d’avoir fait le tour de ce projet. Écrire à propos de ce genre de choses est très intense et j’ai donc besoin de passer à autre chose. Actual Life sera donc à jamais une trilogie.»
En mai dernier, Fred Again.. se produisait au Botanique dans une Orangerie même pas complète. Six mois plus tard, sa représentation à l’Ancienne Belgique était archi sold-out, certains tickets étant même revendus à plus de 200€ sur le marché noir. Il faut dire que le show proposé par l’artiste est certainement le meilleur concert que l’on ait vu en 2022. Une foule qui ne fait qu’un, un DJ qui prend un plaisir fou, des titres tout aussi tubesques les uns que les autres: tout était réuni pour faire de ce show une soirée mémorable. Et les programmateurs ne s’y trompent pas, puisque «Magic Freddie» sera à l’affiche de Werchter, où il clôturera la scène «The Barn» le samedi 1er juillet. Ne manquez surtout pas ça.
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