Loïc Nottet prend le Metro: «Je suis éternellement insatisfait, j’en veux toujours plus»

Après «Selfocracy» et «Sylligomania», Loïc Nottet revient avec un nouvel album: «Addictocrate». Entre enfance, amours et addictions, il s’y dévoile de façon sincère et touchante. Voici Loïc à cœur ouvert et un brin… addictif.

Veuillez accepter les cookies pour afficher ce contenu.
par
Charlotte Denis
Temps de lecture 5 min.

En vrai

«Addictocrate» c’est une contraction d’«addictif» et d’«aristocrate»? Pourquoi avoir choisi ce titre pour ton album?

«Quand j’ai commencé à travailler sur l’album, j’ai eu des flashs visuels. J’ai vu des dorures, un opéra, un théâtre… Donc j’ai directement pensé au mot ‘aristocrate’. La deuxième fois que je le dis à voix haute, il s’est transformé en ‘addictocrate’. Et je me suis rendu compte qu’il s’agissait du nom parfait pour l’album. Il décrit un peu mon mood. Je suis quelqu’un d’éternellement insatisfait, j’en veux toujours plus. Le problème c’est que ça me fait du mal, comme n’importe quelle addiction. Et à côté de ça, je trouve qu’on vit dans une société où les addictions sont omniprésentes: drogues, alcool… mais aussi de nouvelles addictions qui nous touchent tous comme la cyberaddiction. Parler du pouvoir de l’addiction, je trouvais que ça faisait sens en 2023.»

Ton album est entièrement en français. Pourquoi?

«À partir du moment où j’ai décidé de faire un troisième album, j’ai su qu’il y aurait des titres en français. Et je ne voulais pas mélanger français et anglais.»

Est-ce que tu dirais que tu te dévoiles beaucoup dans cet album?

«J’y parle avec mon cœur et je dis ce que je pense et ressens. Je fais avant tout de la musique pour moi. C’est un plus, si en la partageant, elle parle à plein de gens. Je suis honnête donc je me suis sûrement livré même si je ne m’en rends pas vraiment compte. La sincérité est identique aux autres projets mais je pense que ça touche peut-être plus car c’est les chansons sont en français.»

On the move

Cet album c’est un peu un voyage dans le temps, non?

«Oui c’est vrai!»

Tu parles d’abord de ton enfance et plus particulièrement du passage à l’âge adulte dans «Révérence». Est-ce que tu regrettes cette période parfois?

«Oui, pas pour tout mais pour l’insouciance, l’innocence. Le fait de se poser beaucoup moins de questions et de finalement voir la vie telle qu’elle doit être réellement vue: comme un cadeau dont on doit profiter chaque jour. En grandissant, tu doutes plus de toi. Les enfants sont plus sincères. Je pense qu’à force de mettre trop de formes, on peut un peu s’égarer et notre avis peut devenir l’avis de tout le monde.»

Lifestyle

Dans «Danser», tu parles de ta passion pour la danse mais aussi que ça n’a pas toujours été bien accepté quand tu étais jeune. Est-ce qu’un jour tu as pensé arrêter?

«Non mais petit ça m’ennuyait car je ne comprenais pas pourquoi on pointait du doigt que je faisais quelque chose de différent et pourquoi mon père ne me soutenait pas. Heureusement, très jeune, j’ai compris que danser n’était pas un crime.»

Est-ce que la danse est toujours aussi importante pour toi aujourd’hui? L’est-elle plus qu’avant?

«Elle l’est tout autant même si c’est moins facile pour moi de pratiquer aujourd’hui. Mais j’essaie de faire en sorte que la danse soit présente dans mes projets car je sais aussi que c’est ce que le public vient chercher et c’est ce que j’ai envie de leur donner.»

Selfcare

Dans «Je t’haine», tu parles d’amour et à quel point il peut blesser. Est-ce que tu as eubeaucoup de peines de cœur?

«Non, je n’ai pas eu beaucoup de peines de cœur, j’ai dû en avoir deux mais elles étaient très fortes. Je suis quelqu’un qui s’investit pleinement dans une relation. Ce qui n’est pas nécessairement bon car j’en oublie presque le reste. Je suis un peu un romantique.»

C’était important pour toi de parler d’amour dans ton album?

«Oui, pendant longtemps je ne voulais pas forcément en parler parce que j’avais l’impression que c’est ce qu’on attendait de moi car j’étais jeune. Et puis en grandissant, je me suis rendu compte que ça faisait partie de la vie et que je voulais aussi en parler.»

Tu travailles beaucoup la nuit sur ta musique. Ce rythme n’est-il pas trop épuisant quand on est en tournée ou en promo?

«Si, c’est dur. Cette nuit, je me suis endormi à 4h37 et je devais me réveiller à 6h. Ce qui est bien quand tu vis la nuit c’est que tu rencontres une certaine solitude qui moi me nourrit et m’aide beaucoup artistiquement. Mais cette solitude t’éloigne aussi beaucoup de tes amis. Heureusement, j’ai des amis très compréhensifs, ils savent que j’avais besoin de périodes comme ça.»

Média

N’est-ce pas un peu épuisant d’être toujours sous le feu des projecteurs?

«Quand tu y penses, oui. Mais j’essaie de ne pas y penser. Dans ma tête, je suis toujours le Lo de 18 ans qui n’est pas très connu. Je vois ma tête dans des magazines ou à la TV mais je prends vraiment ça au second degré.Même si j’ai conscience qu’être une personnalité publique implique des responsabilités. Je ne veux pas m’afficher en train de faire n’importe quoi et que ça incite d’autres personnes à faire la même chose.»

Geek

Dans cet album, tu parles, entre autres, de l’addiction aux réseaux sociaux. Est-ce que tu dirais que tu es accro?

«J’aime bien stalker, je ne vais pas le cacher. Mais je ne le fais pas pendant des heures. Je suis plus accro aux vidéos, aux films, aux séries…»

Wtf

Quelle est la chose la plus dingue que tu aies faite?

«À 20 ans, j’ai sauté en parachute alors que j’ai peur de la hauteur. Et j’ai trop kiffé! Si c’était à refaire, je le referais. Mais sauter en parachute, je ne suis pas prêt!»

Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be