Louise Attaque fête les 25 ans de son premier album
Louise Attaque fête les 25 ans de son premier album, avec réédition et journée-évènement pour faire résonner les tubes «Ton invitation» ou «J’t’emmène au vent», morceau décrit par le groupe comme son «passeport pour la fête».
Pour ce quart de siècle, la formation parisienne ressort son premier album éponyme vendredi, avec, entre autres, une version collector dans un livre relié de 28 pages. Et le 26 avril, Louise Attaque jouera six fois dans la même journée à l’Elysée Montmartre à Paris. Un bon «test cardio» s’amuse auprès de l’AFP Gaëtan Roussel, chanteur et guitariste.
Les places de ces concerts gratuits se sont envolées sur inscription. Les shows de 11h, 13h, 15h, 17h et 21h sont en public, pas celui de 19h en livestream pour ceux qui ne peuvent venir. «On veut dire merci aux gens qui nous ont permis de vivre cette aventure depuis 25 ans, et quand on fête son anniversaire, on invite les gens», déroule le leader.
Sur la pochette de l’album, il y a le visage d’une petite fille aux grands yeux dessiné à grands traits par le bassiste Robin Feix. Le nom Louise Attaque est une référence alambiquée à un groupe américain adulé, Violent Femmes. «A partir du nom est venue l’idée que Louise soit un personnage qui nous représente, on avait envie que la musique soit incarnée mais pas par nous sur la pochette», raconte à l’AFP Robin Feix.
Le concept est poussé très loin. «Louise avait un côté très pratique, c’est elle qui écrivait directement aux patrons de salles et bars où on voulait jouer, dans le style d’une petite fille de sept ans», confie-t-il. «Louise leur demandait par exemple dans sa lettre si ses copains pouvaient venir jouer ce jour-là avec elle».
Un petit bout de papier change tout. «J’avais un autre groupe mais on n’y arrivait pas et un jour il y a cette petite annonce laissée dans un studio de répétition, ils avaient laissé une seule petite annonce m’ont dit mes camarades plus tard», se souvient pour l’AFP le violoniste Arnaud Samuel.
«Groupe de rock français cherche violoniste, bon niveau, références Tom Waits, Nick Cave, Violent Femmes, contacter Robin», récite-t-il.
«C’est une chance qu’on soit tombés sur Arnaud», prolonge Gaëtan Roussel. «La première fois qu’il répète avec nous, il se met à jouer sur ‘Amours’ et ‘Les nuits parisiennes’ et il trouve sa place, on ne cherchait pas un soliste mais un contre-chant», décrit le chanteur, qui savoure l’«alchimie» née ce jour-là.
Louise Attaque avale les scènes avant de sortir son disque. «On voulait très vite jouer en live en se disant ‘on ira vers le public et il viendra à nous’, on voulait faire un ‘max’ de concerts même dans des petits endroits au début», souligne Arnaud Samuel.
Alors qu’aucune chanson n’est sortie, «J’t’emmène au vent» accroche le public. «Dans les bars, on la jouait trois-quatre fois par soirée, on s’en servait pour mettre l’ambiance, on voyait que ça passait directement, les gens rentraient chez eux en connaissant les paroles», expose Robin Feix. «Cette chanson c’était notre passeport pour la fête qu’on allait faire ensuite».
Louise Attaque détonne dans les années 1990 avec un esprit rock dans un emballage acoustique. «Un style très dépouillé, assez rêche dans la livraison des chansons», synthétise Gaëtan Roussel.
Marc Thonon, alors à la tête du label Atmosphériques, a l’intelligence de ne pas vouloir enrober leur musique avec des effets. Il accepte leur demande d’être produits par Gordon Gano, leader des Violent Femmes. «Il a été le producteur parfait, il utilisait nos défauts en creux pour que cela nous ressemble, Gordon a compris qu’il fallait juste nous aider à rester nous-mêmes», salue Gaëtan Roussel. Jackpot, le disque s’écoule à plus de 3 millions d’exemplaires.