Royal Blood sort l’un des albums rock de l’année: «Nous avons créé un lien indéfectible»
«Je n’ai pas trouvé que le changement était drastique, mais c’est certain qu’il y a une évolution. En tant qu’artiste, tu dois te développer et prendre des risques. Si tu ne le fais pas, tu restes dans ta zone de confort et ce n’est pas intéressant. Nous n’allions pas recréer éternellement ce que nous avions fait par le passé. Quand on sortait d’un concert et qu’on rejoignait notre bus de tournée pour faire la fête, on écoutait de la pop, de la funk… de la musique dansante! Ça nous a amenés à nous demander pourquoi est-ce que l’on n’amènerait pas cet élément, cette sorte de «french dance», sur scène.»
«Ces groupes, on les admire et on a notamment eu la chance de devenir amis avec Justice, qui sont deux types incroyables. Leur musique, c’est presque du métal avec des claviers, des guitares et de la batterie. Leur façon d’interpréter la musique est incroyable, donc incorporer ça à notre façon de faire la musique, c’était naturel. Pour ce qui est de Daft Punk, leur musique ne mourra jamais. C’est certain qu’ils vont nous manquer et qu’ils ont eu une influence sur nous.»
«C’est certain. Ça a été très réconfortant de voir qu’ils nous soutenaient à fond dans cette nouvelle aventure. On pensait que nos fans de la première heure allaient être plus durs avec nous, mais on remarque que la consommation de la musique est maintenant très différente. Cela nous permet de toucher des publics beaucoup plus variés, qui apprécient énormément ce qu’on leur propose.»
«Ce sont ces éléments assez subtils qui font toute la différence sur l’album. Ils ont ouvert un nouveau champ des possibles pour nous et cela a humanisé la batterie qui peut sembler froide aux premiers abords. Pour moi, ça a été un nouveau défi parce que ça change complètement la façon de jouer. De l’extérieur, cela peut sembler plus simple que quand je frappe dans tous les sens, mais c’est l’inverse!»
«Avant toute chose, nous sommes amis. Notre rencontre musicale est presque le fruit du hasard, puisque l’on a joué ensemble dans plusieurs groupes avant d’essayer de jouer à deux. C’est pour un événement que je lui ai un jour demandé de faire un duo basse-batterie, mais on a essayé de nombreuses choses ensemble avant d’aboutir à cette alchimie musicale. Quand Royal Blood est né, c’était la chose la plus naturelle au monde.»
«Non, c’était plutôt le contraire. Nous venons de petites villes où il n’y avait pas grand-chose à faire, avec des parents de la classe ouvrière. D’être projetés dans ce style de vie rock’n’roll à deux était très fun et complètement fou. On discutait tous les jours de la chance que l’on avait et tout cela ne nous a jamais éloignés. Les choses exceptionnelles que l’on a vécues ont créé un lien indéfectible que nous sommes les seuls à pouvoir comprendre.»
Après deux albums qui s’inscrivaient dans la même lignée, Royal Blood était attendu pour son troisième bébé. Les deux Anglais sont parvenus à garder ce qui fait l’essence du groupe, tout en ajoutant une touche terriblement rafraîchissante à leur musique. C’est bien simple: Ben et Mike prouvent avec «Trouble’s coming» qu’ils sont plein de ressources et qu’ils auront toujours la créativité nécessaire pour nous surprendre. C’est indubitablement l’un des albums rock de l’année.