Vous avez toujours rêvé d’être un artiste? Vous pouvez désormais en être un sans le moindre talent!

Les nouvelles technologies font évoluer la manière dont on consomme de la musique, mais aussi sa fabrication. Les programmes d’intelligence artificielle sont de plus en plus utilisés pour créer des morceaux de A à Z, sans l’aide du moindre auteur, compositeur ou interprète.

par
ETX Daily Up Studio
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Plusieurs start-ups proposent désormais des logiciels d’IA qui aident à la composition, comme Music LM, AI Music, Melodrive, Groov. AI, Humtap ou encore Popgun. De quoi susciter l’intérêt de Meta. Le groupe américain a récemment rendu publique une première version de MusicGen, un outil en open source capable de générer de la musique à partir d’une description textuelle.

Sur le modèle de ChatGPT

Son fonctionnement rappelle celui d’intelligences artificielles génératives comme ChatGPT ou de Dall-E. MusicGen utilise des modèles de compréhension du langage et d’apprentissage sur de très grandes quantités de données pour concevoir des morceaux instrumentaux de douze secondes maximum. Ses utilisateurs n’ont qu’à écrire un «prompt» (une requête écrite) précis, indiquant le genre musical, le tempo, les instruments ou encore le type d’ambiance souhaités. En quelques minutes, la machine construit un titre inédit qui correspond à leurs attentes.Cette prouesse technique est rendue possible par les quelque 20.000 heures d’enregistrements avec lesquelles MusicGen a été entraînés. Certaines proviennent de plateformes de musique libre de droit comme Shutterstock et Pond5, selon le site spécialisé Techcrunch.

Les créations de MusicGen font toutefois figure d’expérimentations: elles sont bien plus imparfaites que celles de musiciens en chair et en os. Mais jusqu’à quand? En effet, le modèle de MusicGen étant en open source, les chercheurs de Meta se serviront des retours des utilisateurs du logiciel d’intelligence artificielle pour améliorer ses compositions. De quoi raviver les craintes des professionnels de la musique de se faire remplacer, à long terme, par la machine.

Une technologie au détriment des «vrais» artistes?

De l’avis général, aucun morceau généré par l’IA ne rivalise encore avec ceux des artistes humains. Mais cela ne les empêche pas de rencontrer un certain succès sur Internet. Une fausse chanson de Drake et The Weeknd, intitulée «Heart On My Sleeve», a généré des millions de vues sur TikTok, alors qu’elle était le fruit d’une IA imitant à la perfection les voix et les styles des musiciens canadiens. Les services de streaming musical abritent désormais de nombreux titres semblables à «Heart On My Sleeve», fabriqués de toute pièce par des logiciels d’intelligence artificielle. Ils viennent grossir leurs catalogues de millions de titres, pour le plus grand déplaisir d’artistes qui peinent déjà à être visibles et, surtout, écoutés sur ces plateformes.

Mobilisation

La perspective d’une industrie musicale dominée par l’IA pousse les artistes, les maisons de disque et les services de streaming à se mobiliser. Ainsi, Deezer a annoncé, le 6 juin, son intention de développer des outils capables d’identifier les chansons générées par une intelligence artificielle. «L’IA peut être utilisée pour créer de nouveaux contenus incroyables et je pense que l’utilisation de l’IA générative présente des avantages considérables, mais nous devons nous assurer que cela se fait de manière responsable. Nous avons l’occasion de faire les choses correctement dès le début de la révolution de l’IA et de ne pas commettre les mêmes erreurs que les géants des réseaux sociaux lorsque les «fake news» ont commencé à inonder leurs plateformes. Nous le devons aux artistes, aux labels et aux fans», a déclaré Jeronimo Folgueira, président directeur général de Deezer, dans un communiqué.

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