Faut-il éviter de prendre des comprimés effervescents? Ils seraient mauvais pour la santé
Il vaudrait mieux privilégier les médicaments sous forme de comprimé plutôt qu’en version effervescente, à en croire une étude chinoise. Ces derniers, en raison de leur teneur en sodium, un composé du sel, pourraient s’avérer dangereux pour la santé.
Ils sont plus faciles à avaler et leurs effets sont plus rapidement ressentis sur le corps : les médicaments sous forme effervescente ont la cote chez les malades. Pourtant, selon une étude publiée en février sur la National Library of Médecine, ils pourraient légèrement augmenter les risques cardiaques et d’AVC en raison de la présence de sel dans leur composition.
Pour faire fondre le traitement dans l’eau, les chimistes ajoutent du sodium. C’est dans cet élément que se trouve le sel. Consommés quotidiennement, les comprimés solubles peuvent faire dépasser les 2g de sodium recommandés par jour par l’OMS.
Pour mener à bien ses recherches, le professeur Chao Zeng, de l’Université Central South, en Chine et son équipe ont suivi pendant un an près de 300.000 patients âgés de 60 ans à 90 ans, parmi les 17 millions de personnes dont les dossiers médicaux se trouvent dans la base de données du UK Health Improvement Network. Ces 300.000 patients, dont la moyenne d’âge est de 71 ans, se sont vus prescrire du paracétamol sous différentes formes.
Parmi eux, 4.532 présentaient de l’hypertension et avalaient du paracétamol soluble. Les chercheurs les ont comparés aux 146.866 patients hypertendus, mais traités avec du paracétamol en comprimé, donc sans sodium. Les résultats montrent pour les premiers un risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral ou d’insuffisance cardiaque de 5,6%, contre 4,6% pour les patients hypertendus traités sans sodium.
Même chez les personnes sans hypertension, les risques sont plus importants. L’étude a comparé 5.351 personnes sans hypertension traitées au paracétamol effervescent aux 141.948 patients sans hypertension et traités au paracétamol sous forme solide. Pour le premier groupe, le risque de maladie cardiaque s’élève à 4,4%, contre 3,7% pour le second.
La teneur en sodium devrait être inscrite sur la boîte
Pour les chercheurs, la consommation de sel caché, pas seulement dans la nourriture, mais aussi dans les médicaments, devrait être plus régulée afin de réduire le risque cardiovasculaire. La teneur en sodium d’un médicament pourrait, par exemple, être inscrite obligatoirement sur les boîtes.