La guerre en Ukraine vous rend anxieux? Parlons-en!
Alors que deux années de crise sanitaire ont miné le moral de nombreuses personnes, la guerre en Ukraine vient enfoncer le clou. Un psychiatre livre quelques pistes pour atténuer cette anxiété.
On l’a vu il y a quelques jours, chez nous, l’invasion russe en Ukraine ravive de douloureux souvenirs chez nos aînés qui ont connu la guerre. Mais au-delà des personnes âgées, l’anxiété touche de nombreuses personnes dans toutes les tranches d’âge.
Chez ces personnes, la guerre en Ukraine et l’actualité peuvent se traduire par des crises d’angoisse, un mal-être ou encore par des difficultés à dormir ou à se concentrer. Cela n’a rien d’anormal. Un réflexe naturel pourrait être de faire l’autruche et de se déconnecter de l’actualité; mais ce n’est pas vraiment la meilleure solution.
Une montée d’angoisse
Depuis une semaine, le psychiatre français Patrick Clervoy constate cette anxiété croissante dans son cabinet. «Dès que l’Ukraine a été envahie par l’armée russe, les patients que je vois chaque jour ont fait état d’une montée d’angoisse liée à cet événement. Ils évoquent un mal-être, avec un esprit envahi en permanence par les informations et les images», a-t-il confié à Slate.
La pandémie de coronavirus avait déjà eu un impact considérable sur la santé mentale. Après deux ans de crise sanitaire, alors qu’on s’imaginait enfin reprendre une vie «normale», la guerre en Ukraine vient enfoncer le clou. «En lançant cette opération militaire en Ukraine, Vladimir Poutine nous enlève ce rêve de détente et de loisirs que l’on attendait tous après la pandémie, ainsi que l’espoir de retrouver un espace international apaisé dans lequel tout le monde peut circuler à sa guise», explique le psychiatre.
«Tous mes patients se posent la question: quel monde allons-nous laisser demain à nos enfants?»
Patrick Clervoy constate que ces patients ressentent une anxiété pour eux-mêmes mais aussi pour les générations futures. «Tous mes patients se posent la question: quel monde allons-nous laisser demain à nos enfants? Nous voyons le monde basculer dans ce qu’on peut appeler une forme de chaos. Les choses qui étaient établies se voient bouleversées, Vladimir Poutine a eu des propos directement menaçants vis-à-vis de nous…», détaille-t-il.
Des pistes pour aller mieux
Le spécialiste a donné plusieurs pistes pour aller mieux et protéger notre santé mentale. Selon lui, faire l’autruche et se replier sur soi n’est pas la bonne solution. Au contraire, il estime qu’il est important de s’informer sur la réalité des risques. Mais surtout, il conseille «de se bouger, de participer à l’élan collectif et aux différentes actions solidaires».
«En participant par exemple à une collecte de dons, chacun a le sentiment de répondre à la menace en mobilisant ses forces, aussi modestes soient-elles. C’est très sain», conclut le psychiatre français.