Non, un médecin n’a pas repéré un homme positif à la variole du singe dans son métro

En Espagne, un médecin avait affirmé avoir repéré un homme avec des symptômes de la maladie dans le métro. Mais l’histoire avait été inventée de toutes pièces.

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Selon l’OMS, plus de 18.000 cas de variole du singe ont été détectés dans le monde depuis le début mai en dehors des zones endémiques en Afrique. Et ces derniers jours, les trois premiers décès ont été signalés. Inquiétant? Pas pour tout le monde… En tout cas, c’est ce qu’un médecin a voulu faire croire sur Twitter.

Un médecin espagnol a affirmé avoir remarqué que dans le métro de Madrid, le 15 juillet dernier, un des navetteurs était infecté par la maladie. L’homme était recouvert de boutons, de la tête aux pieds: «Je l’ai vu monter dans le métro et j’ai vu les gens autour de lui qui faisaient comme si de rien n’était», a expliqué Arturo Henriques, relayé par nos confrères de Sudinfo.

Une situation sanitaire inquiétante

À la base, le médecin ne comptait pas publier cette photo et raconter cette histoire. Mais vu l’urgence de la situation sanitaire et le nombre de cas toujours plus élevés, il a décidé d’en parler: «Je lui ai demandé ce qu’il faisait là s’il avait la variole du singe. Il m’a confirmé qu’il était infecté et que son médecin lui avait dit que ce n’était pas nécessaire de s’isoler. Il lui avait juste dit de porter un masque».

Arturo Henriques lui a alors expliqué que ses nombreuses éruptions cutanées étaient en réalité dangereuses pour les autres. Il lui a alors demandé s’il était certain d’avoir bien compris les consignes de son médecin: «Mais il m’a dit qu’il s’en foutait et est allé s’asseoir.»

Une maladie encore trop méconnue

Il s’est alors adressé à la dame assise à côté du malade et lui a demandé si elle n’avait par peur d’être contaminée, ce à quoi elle a répondu: «Comment je peux l’être vu qu’il n’y a que les homosexuels qui sont contaminés?», lui a-t-elle répondu, laconiquement.

S’il a bien essayé de faire réaliser les personnes présentes de la dangerosité du virus, pour tout le monde et pas seulement les gays, il a dû abandonner une fois arrivé à destination.

Tout était faux

Mais le média espagnol 20Minutos a mené l’enquête et a retrouvé la personne, reconnaissable par son tatouage, dont le médecin avait posté la photo. Cet homme était en réalité atteint de neurofibromatose, une maladie génétique non contagieuse. Il a expliqué que le médecin n’était jamais venu lui parler. Suite à ces révélations, le médecin espagnol a supprimé ses publications de Twitter et a passé son compte en privé.