Pourquoi notre consommation importante d’alcool peut être due à notre intestin?
On désigne l’intestin comme le deuxième cerveau, tant on sait désormais que les deux organes sont connectés au point d’influer sur nos émotions. Voilà que l’on vient aussi de découvrir que le microbiote intestinal avait une responsabilité dans notre consommation d’alcool.
Un petit verre, et puis encore un autre, et pourquoi pas un suivant… Vous en avez conscience, votre consommation d’alcool est importante. On nous éduque à la modération et à savoir prendre la bonne décision pour dire non à un énième verre. En réalité, cela serait plus compliqué pour certains, notamment si leur microbiote intestinal correspond à celui identifié par des chercheurs espagnols de l’université Complutense de Madrid. Les scientifiques ont en effet découvert qu’un certain type de microbiote dictait notre comportement face à la substance enivrante.
Pour s’en rendre compte, ils ont interrogé 507 jeunes volontaires qui ont non seulement répondu à des questions à propos de leurs habitudes en matière de consommation d’alcool mais ont aussi fourni leurs matières fécales. Ces derniers échantillons peu ragoûtants étaient en effet nécessaires pour les situer sur l’échelle de Bristol, un repère visuel développé par l’université de la cité britannique pour classer les selles humaines en sept familles. Des prélèvements bactériologiques ont également été réalisés.
Des expériences sur les rats
Autant de preuves organiques pour les comparer aux mêmes échantillons provenant de volontaires ne buvant pas d’alcool. En réalisant des analyses auprès de rats mâles sur lesquels ont été transplantés des échantillons fécaux provenant d’animaux dépendants à l’alcool, on s’est rendu compte que leur prise volontaire de substances alcoolisées était accrue. Par ailleurs, lorsque les rats recevaient une dose d’antibiotiques, qui agissent en empêchant le développement de bactéries, les scientifiques parvenaient à renverser la tendance et à baisser la consommation d’alcool.
Reste à identifier précisément les bactéries responsables du formatage du microbiote intestinal particulier des gros consommateurs d’alcool – encore faut-il déterminer à partir de combien de verres une consommation d’alcool est jugée importante.
Des probiotiques
Cependant, les scientifiques espagnols estiment que ces récentes découvertes permettent déjà d’envisager les probiotiques, les prébiotiques mais aussi les symbiotiques comme des traitements efficaces contre les troubles intestinaux causés par l’alcool.
En 2018, des chercheurs américains avaient pour leur part fait le lien entre alcool et microbiote… de la bouche. Les femmes qui consommaient plus de deux verres par jour et les hommes plus de trois par jour se distinguaient des non-consommateurs par la prolifération de mauvaises bactéries dans la bouche, dont certaines pouvaient altérer la bonne santé des gencives, entre autres.