Quel est l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes?

Selon une étude, les jeunes se sentiraient bien mieux dans leur peau lorsqu’ils s’éloignent des réseaux sociaux.

par
ETX
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Montages, filtres, et autres influenceuses retoquées seraient néfastes pour la confiance en soi, surtout pour les populations les plus jeunes. Un constat confirmé par une nouvelle étude, qui suggère aux jeunes utilisateurs d’abandonner les réseaux sociaux, sinon d’en réduire leur consommation, pour se sentir mieux dans leurs baskets. Explications.

L’impact sur le bien-être et la confiance

Impossible de passer à côté de la multitude de publications, que ce soit sur Instagram, Facebook, ou TikTok, qui vantent les corps athlétiques et les visages sans imperfections, et c’est sans compter sur les innombrables influenceurs qui utilisent des filtres pour paraître sous leur meilleur jour. Un phénomène qui a notamment contribué au boom de certains actes de médecine et de chirurgie esthétique, montrant que le temps passé sur les réseaux sociaux a un impact considérable sur l’image de soi, et plus généralement sur la confiance et le bien-être. Une étude menée par des chercheurs de l’institut de recherche du Children’s Hospital of Eastern Ontario, en collaboration avec l’American Psychological Association, révèle que réduire l’usage des réseaux sociaux permettrait d’améliorer significativement la perception qu’ont les adolescents et les jeunes adultes de leur corps.

Réduire le temps d’utilisation

Publiée dans la revue Psychology of Popular Media, l’étude s’est intéressée aux comportements de dizaines d’adolescents et de jeunes adultes ayant un accès limité aux réseaux sociaux. Les travaux menés en deux temps, une phase pilote puis une étude plus large, ont conclu qu’une réduction de 50% de leur utilisation des médias sociaux améliorait la perception de leur poids et de leur apparence générale de manière significative, et ce en quelques semaines seulement. «Notre brève intervention de quatre semaines a montré que la réduction de l’utilisation des médias sociaux a entraîné des améliorations significatives de l’apparence et de l’estime du poids chez les jeunes en détresse qui utilisaient beaucoup les médias sociaux», explique le Dr Gary Goldfield, auteur principal de l’étude.

Pas plus de 60 minutes par jour

Les chercheurs ont mené une première étude pilote auprès de 38 étudiants, dont une partie a été invitée à réduire sa consommation de réseaux sociaux à une heure quotidienne maximum. Des travaux à petite échelle qui ont montré une amélioration dans la façon dont les participants percevaient leur apparence générale, mais nécessitaient une étude plus approfondie auprès d’un échantillon plus important. Les scientifiques de l’institut de recherche du Children’s Hospital of Eastern Ontario ont donc renouvelé l’expérience auprès de 220 étudiants de premier cycle âgés de 17 à 25 ans, dont une majorité de femmes, considérés comme des utilisateurs réguliers des réseaux sociaux – au moins deux heures par jour – et présentant des symptômes de dépression ou d’anxiété.

Pour les besoins de ces travaux, les chercheurs ont d’abord demandé à l’ensemble des participants d’utiliser les réseaux sociaux sans restriction, puis ont limité dès la deuxième semaine cette utilisation à 60 minutes maximum par jour pour la moitié des participants. Au cours des trois semaines suivantes, ces derniers ont vu leur utilisation limitée à 50% de leur consommation habituelle, soit une moyenne de 78 minutes au quotidien, contre 188 minutes pour le groupe témoin. Le tout a été rythmé par des questionnaires sur la perception de leur poids, de leur apparence, et de leur estime de soi.

Des résultats sans appel

Les résultats sont sans appel: les participants ayant réduit leur consommation de réseaux sociaux se sont sentis mieux dans leur peau, et avaient une meilleure perception de leur poids et de leur apparence générale. Le tout en moins d’un mois. «La réduction de l’utilisation des médias sociaux est une méthode réalisable pour produire un effet positif à court terme sur l’image corporelle au sein d’une population d’utilisateurs vulnérables et devrait être évaluée comme un élément potentiel du traitement des perturbations liées à l’image corporelle», conclut le Dr Gary Goldfield.

Les chercheurs ont décidé de poursuivre leurs travaux pour déterminer si une durée encore plus longue sans réseaux sociaux, ou avec une utilisation limitée, pouvait être encore plus bénéfique sur l’estime et la confiance des plus jeunes utilisateurs.

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