Se détendre en admirant les couleurs de l’automne, c’est tout un art!
Il existe au Japon une tradition ancrée depuis des siècles dans la vie des habitants: l’observation des couleurs automnales qui teintent les érables. C’est le momiji.
De Giuseppe Arcimboldo à Claude Monet en passant bien sûr par Van Gogh, l’automne a toujours été source d’inspiration. Les végétaux, mais aussi les marronniers ou encore les chênes adoptant chacun à leur rythme le nuancier de jaune, d’orange, de pourpre et d’ocre, les parcs et les forêts deviennent de véritables tableaux de couleurs à contempler. Un paysage qui invite souvent à l’introspection et à la méditation.
Le temps des balades
Pour ne rien rater de ce spectacle de la nature, une carte élaborée à partir des données de l’Institut national de l’information géographique et forestière a été réalisée afin de présenter aux promeneurs les meilleurs endroits où apprécier le patchwork automnal. Celle-ci a été conçue par un journaliste qui l’a ensuite publiée sur son compte Twitter. Marti Blancho a en fait repéré cinq espèces d’arbres, telles que le châtaignier, le hêtre, le robinier, le pin mélèze, les conifères sempervirents, plantés aux quatre coins de la France. Quelques mois après les terribles incendies qui ont ravagé plus de 3.200 hectares de forêts en Gironde cet été, cette cartographie a bien sûr une résonance particulière… On notera d’ailleurs que les amateurs des couleurs automnales privilégieront les Alpes-Maritimes, sinon plus généralement le Massif central s’ils prévoient d’immortaliser les changements de tons de différentes espèces végétales à la fois.
Momiji, une tradition ancestrale au Japon
Si cette carte donnera des idées de promenades en forêt aux familles françaises, la chasse aux couleurs de l’automne prend davantage d’ampleur au pays du soleil levant. Sur cette terre acquise aux érables dont la couleur adopte un magnifique rouge flamboyant à mesure que la fin d’année approche, l’observation de la variation des tons de ces arbres est un véritable rendez-vous qui a un nom: Momiji. Ce nom a été emprunté à la variété d’érables que les Japonais chassent littéralement à mesure que la saison teinte le pays depuis le nord, sur l’île de Hokkaido, jusqu’à celle plus au sud, Kyushu. On parle même de «momijigari» pour désigner cette activité, dont le pendant printanier est le très célèbre hanami, lorsque les familles japonaises apprécient la floraison des cerisiers en fleurs. Littéralement, cela signifie «la chasse aux feuilles rouges». Cependant, les chasseurs ne recherchent pas uniquement la couleur pourpre, ils veulent aussi immortaliser les feuilles jaunes. Dans ce cas, ce sont les arbres dits «ginkgo».
Où pratiquer le «momijigari»?
Cet événement, qui incite amis et familles à se retrouver au pied des arbres (sous peine d’avoir parfois un peu de difficulté à prendre le temps de photographier correctement les feuilles), est une tradition ancestrale qui remonterait à l’époque Heian, entre 794 et 1185, lorsque la future Kyoto s’apprête à devenir la nouvelle capitale impériale (on rappelle qu’aujourd’hui, Tokyo est bien la capitale). C’est d’ailleurs l’une des destinations phares pour pratiquer ce «momijigari», où le temple Kiyomizu-dera offre un spectacle magique et méditatif.